Lucie Manet, Eveil de soi      

                   

Mon livre

☀️Témoignage lecteur :

“Ce livre est une bouffée de bien-être et d’ondes positives. Il remplit. Il m’a aidé à me recentrer sur moi. Il fait partir de ces livres qui se présentent sur notre chemin au moment où l’on en a le plus besoin. Lucie y parle de la façon dont elle est sortie d’une relation avec un #perversnarcissique et surtout comment elle s’est éveillée à la #vie et à appris à s’aimer elle même et à aimer la vie. Car s’aimer soi-même est la clé qui pousse loin de nous les personnes #toxiques et #perverses, afin qu’elles ne puissent pas trouver en nous ce qui les nourrit.”
Elodie.

 

Pourquoi ce livre ?

J’ai subi toute ma vie mes relations aux autres. Pensant qu’il fallait être gentil à tout prix. Pensant que dire non c’était blesser l’autre. Pensant qu’être dévoué c’était bien pour les autres. Et oui, c’est bien pour les autres. Mais lorsque vous rencontrez des personnes qui voient les relations humaines comme un combat (dominant vs dominé), ils vous écrasent, vous utilisent, vous méprisent. Parfois, c’est subtil, parfois c’est violent, parfois les deux. Alors j’en ai eu marre, d’attirer ces personnes nocives, sans coeur et j’ai décidé que je ne les laisserai plus me nuire. Sans le savoir, j’allais apprendre à m’aimer. Ce livre est un guide pour celles et ceux qui se retrouvent dans ces situations régulièrement et qui veulent que cela cesse. C’est un livre vers l’amour de soi et des autres, pour apprendre à s’imposer tout en restant “juste et bon”. Les hypersensibles s’y retrouveront.

 

Disponible sur tous les sites en ebook et version papier :

Je ne serai plus victime

Lucie Manet
Je ne serai plus victime
© Lys Bleu Éditions – Lucie Manet
ISBN : 979-10-377-5425-7
Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
J’ai toujours aimé écrire. Cependant, je ne pensais pas que mon premier livre aborderait un sujet aussi dur. Lourd. Les relations toxiques vous pourrissent la vie à petit feu, comme une braise oubliée. C’est un feu qui vous brûle de l’intérieur, jusqu’à ronger tout votre être. J’ai la chance d’avoir survécu. D’avoir réappris à vivre. Ou plutôt, d’avoir appris à Vivre. Cette renaissance inespérée a été si libératrice que je ne pouvais pas garder pour moi tout ce bonheur. Vous savez, c’est comme quand vous apprenez une bonne nouvelle, vous voulez la partager à tout le monde.
Aujourd’hui, je sais que c’est possible de se libérer de ces relations perverses et de ne plus jamais en subir. Non seulement on se libère d’un fardeau mais aussi on accueille une multitude de bonheurs inattendus. Comme des cadeaux de la vie que vous n’espériez pas, que vous n’imaginiez pas. Tout est plus léger. Et j’aimerais tellement que la vie de tous ceux qui subissent actuellement des relations toxiques s’allège aussi.
Je dois aussi faire un Mea culpa. Demander pardon. Car je ne suis pas toute blanche. Moi aussi, il m’est arrivé d’être toxique. De m’amuser de choses qui n’étaient pas drôles mais humiliantes, au lycée. Je ne l’aurais réalisé que bien plus tard… C’est une
erreur que beaucoup de jeunes commettent mais ça n’enlève rien à la douleur qu’elle inflige. Je n’ai jamais menacé ou insulté, mais parfois le harcèlement est plus subtil que ça. J’aimerais effacer ces comportements et les souffrances qu’ils ont engendrées. J’ignore si cela m’a permis, par la suite, de connaître mieux les limites que je ne voulais plus jamais dépasser.
Ce livre n’est pas une autobiographie ni un roman même s’il s’appuie sur mon vécu. C’est un guide pour ceux qui subissent régulièrement des personnes toxiques. C’est un manuel de renaissance que je vous invite à lire étape par étape. Certains chapitres prendront davantage de sens si vous les laissez reposer entre deux lectures, entre deux expérimentations. Je voudrais raconter comment, en dégommant les relations toxiques de ma vie, j’ai appris à créer ma vie. Et je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi facile et transformateur. Même si j’ai dû y mettre beaucoup d’énergie au début, les résultats ont été au-delà de toute espérance et immédiats : tout de suite, ma vie a changé. Tout a été plus simple, plus heureux.
On pourrait croire qu’il faut soulever des montagnes pour sortir de la posture de victime. En réalité, depuis le jour où j’ai pris la décision de ne plus me laisser marcher dessus, j’ai plutôt eu l’impression de soulever des nuages. C’est léger, onctueux et ça vous porte vers la lumière. Vous venez avec moi parcourir le ciel ?
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I
La désillusion
C’est à l’âge adulte que les problèmes ont commencé pour moi. Que j’ai compris que les relations toxiques étaient anormalement présentes dans ma vie. D’abord cet homme que j’ai rencontré par hasard. Je pensais être aimée. Lui aussi d’ailleurs pensait m’aimer. Nous avions tous les symptômes. Nous avons vécu des moments forts. Inoubliables. Je ne peux pas regretter tout ça. Et puis, nous avons eu un enfant. Nous étions tellement émus et soudés autour de cette naissance. Il était mon pilier. Nous étions solidaires et tolérants l’un envers l’autre. Jusqu’au jour où, petit à petit, il a montré un autre visage. Plus terne. Plus austère. Insaisissable. C’est comme si, progressivement, la beauté de sa considération à mon égard s’effritait. Comme un tableau dont la peinture commence à se craqueler. À perdre son éclat. À voler en éclat.
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Petit à petit, il a commencé à changer de comportement, à avoir des attitudes étrangement et imperceptiblement désagréables, sans raison. Puis de plus en plus dures. Douloureuses. De fil en aiguille, il a réussi à me faire accepter le pire. Comme si, en s’avançant doucement, l’air de rien, sur le chemin de la méchanceté, il m’avait tranquillement accommodée à subir. Ces petites phrases, ces petits airs qui, insidieusement, vous font vous sentir mal, sans que vous compreniez pourquoi. Vous ne comprenez pas que ça vient de lui. Il a une telle facilité à faire en sorte que vous pensiez que ça vient de vous. Sans le sentir venir, vous commencez à vous sentir coupable, même s’il ne vous a pas forcément accusée de quoi que ce soit. Coupable de quoi ? Vous ne savez même pas. Mais vous commencez à vous remettre en question. Comme si c’était vous, la responsable de son attitude irrespectueuse à votre égard. Alors oui, je me suis remise en question. Comme si c’était moi qui provoquais ses réactions. Des réactions simplement noires au début, puis doucement perverses et incohérentes, puis glaciales, menaçantes, insultantes, violentes. Je me remettais en question comme si c’était à moi de changer. La perversion n’est pas tangible, alors vous cherchez des solutions en vous. Puisque lui, il ne se remet pas en question. Même pas le jour où il finit par porter une gifle à mon visage. Sans raison. Mais tout va bien !
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Le lendemain, il a eu la gentillesse de m’offrir un bouquet de roses, pour me demander pardon. Vous imaginez comme ça m’a consolée. Il a vraiment cru qu’un bouquet compenserait la trace de ses doigts sur mon visage… Je ne sais pas ce qui m’a le plus choquée, la gifle ou les fleurs ? Mais j’ai supporté bien plus humiliant et terrifiant que cette histoire. Que je n’arrive pas vraiment à écrire. Aujourd’hui encore, je me contente de parler du minimum, la honte est toujours présente. La pudeur, sans doute aussi, me conseille de ne pas en dire plus. À quoi bon réveiller tout ça. À quoi bon se rappeler ce qu’on s’est laissé infliger.
Après cet épisode de la gifle, j’en étais encore à me remettre en question.
C’était tellement incompréhensible cette transformation de lui en monstre. Et quand une victime se remet en question en pareilles circonstances, au lieu de fuir tout simplement, c’est qu’elle est mûre pour accepter toute une réaction en chaîne. Une dégringolade sans fin. Un ascenseur qui chute dans le vide.
Comment comprendre que la méchanceté, l’agressivité, la paranoïa et le mépris sont venus vicieusement remplacer la gentillesse, l’amour, la tolérance, les rires ? Comment peut-on mentalement concevoir qu’un homme méprise, menace et violente la mère de son enfant ? Ces questions m’écorcheront
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toujours. Je ne comprendrai jamais cette toxicité. En revanche, j’ai réussi à comprendre pourquoi certaines personnes subissent. Surtout lorsque c’était répétitif. Et c’est tout l’objet de ce livre.
Pour en revenir à la dégringolade que je subissais à l’époque, j’en suis arrivée à un point où, en quelques mois, tout s’est effondré et ma seule réaction possible n’était sans doute pas celle à laquelle on pourrait s’attendre. Je n’ai pas eu tout de suite le réflexe de partir. Ma seule réaction a été de me sentir nulle. Tellement nulle, que même celui qui était censé m’aimer ne m’aimait pas, ne me supportait pas, il avait de la haine envers moi. Je croyais que c’était ma nullité qui le rendait mauvais. Ma seule réaction a été passive et introspective. J’étais incapable d’agir. Comme anesthésiée. Anéantie.
J’ignorais à ce stade, si ce que je vivais n’était qu’une mauvaise période ou si c’était pour la vie. J’ai osé penser que ce n’était qu’un épisode isolé, un moment de faiblesse, et qu’il finirait vite par aller mieux. Il m’était impossible de penser autrement. Ce qui m’arrivait était tellement fou, incompréhensible, que ça allait forcément s’arranger ! Avec le recul aujourd’hui, je me rends compte que c’était une sorte de déni. Je refusais de voir que je m’étais trompée sur toute la ligne. Ou qu’il m’avait trompé sur la marchandise.
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L’ambiance devient suffocante. De ne jamais savoir comment il va réagir. Et ses colères tempétueuses deviennent sidérantes. Quoi que je fasse, rien ne l’arrête. Ni le fait de m’affirmer, ni la soumission, ni la gentillesse, ni l’effort. Rien ne le satisfait. Et il n’y va pas avec le dos de la cuillère, mais avec la lame du couteau. Pour me faire peur, il me menace d’un couteau à viande et sa lame gigantesque. Il se nourrit de ma peur mais, à l’époque, je ne vois pas les choses sous cet angle. Je suis tellement terrorisée que je ne pense plus. Je suis comme vidée de moi-même. Le simple bruit de ses clés qui entrent dans la serrure me glace.
Et de plus en plus, la menace me ronge. La menace de dormir en sachant que celui qui partage mon lit a eu l’idée de mettre le plus grand couteau de la maison dans sa table chevet. Sans mot dire. Mais bien à ma vue. Il sait que je l’ai vu mettre ce couteau, là, à portée de main, pour la nuit. Il sait que je vais me coucher en me demandant s’il va l’utiliser pendant mon sommeil. Il jouit de ça. Je ne sais pas s’il devient fou ou méchant. S’il a besoin d’aide ou si c’est moi qui ai besoin d’aide. Je ne sais pas comment, mais ce soir-là, et les autres soirs, j’ai dormi. Cela me paraît fou aujourd’hui. Trouver le sommeil dans ces circonstances. Je n’ai jamais été blessée. Je ne sais pas par quel miracle. Je me demanderai toujours ce qui l’a
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empêché de passer à l’acte. Au point où il en était, il n’était plus à ça près.
Un jour, j’ai eu si peur de sa folie que je n’ai pas pu rentrer chez moi. Chez nous. Je lui ai dit que je partais en week-end chez mes parents. Mais je savais que je ne reviendrais pas. J’avais au moins compris ça : ne pas lui dire frontalement que je le quittais, si je ne voulais pas déclencher une nouvelle crise, peut-être fatale. Alors, comme si de rien n’était, je suis partie, ma fille sous le bras et un biberon dans mon sac.
On aurait pu croire que j’étais sortie d’affaire, à partir de là. C’est vrai après tout, j’allais être accueillie chez mes parents, en sécurité. Contrairement à d’autres victimes, non seulement ma famille m’a proposé de l’aide en apprenant ce que je vivais, mais en plus j’ai réussi à accepter cette aide. Car beaucoup de victimes ne parviennent ni à demander de l’aide ni à attraper la main qu’on leur tend. On ne veut pas gêner. On ne veut pas retourner chez ses parents. Alors oui, j’étais éloignée d’un fou dangereux, j’étais sauvée. Mais c’était tout autre chose qui m’attendait. Lorsque vous acceptez de tourner la page, c’est tout ce que vous avez fondé qui s’écroule. Vous avez volontairement choisi de faire s’écrouler votre château de cartes. Votre conte de fées. Vous n’avez plus le choix que d’accepter la réalité : la famille, que vous aviez fondée, a volé en
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éclat. J’avais autant d’énergie qu’un pantin. J’étais anéantie. J’aurais pu mourir de tristesse. J’étais morte intérieurement. Il me faudra des mois pour sortir de cette léthargie. Des années pour ne plus craindre qu’il se pointe pour… je ne sais pas. Pour me tuer, pour enlever ma fille, pour agresser mes proches. Je ne sais pas mais j’ai eu peur d’autres drames pendant des années. Quoi de plus normal après tout, pendant des années j’ai subi son harcèlement, car il retrouvait mon adresse, notamment grâce aux courriers de l’administration française. Je recevais ses visites surprise, même là où j’avais ensuite emménagé en toute discrétion. Il se pointait l’air de rien, élégant, avec un bouquet de fleurs à la main, sans prévenir. Ce n’est qu’un détail, mais ce bouquet de fleurs montre à quel point il n’a pas conscience du mal qu’il a fait, à quel point il me méprise, à quel point il méprise ma douleur. Et donc à quel point il risque de recommencer. Je ne lui ai jamais ouvert. Il me faudra 10 ans pour réussir à racheter un couteau à viande ou pour accueillir à nouveau les fleurs comme un vrai cadeau. Il me faudra 13 ans pour arrêter de cauchemarder de lui. Et j’ai conscience, en écrivant cela, que ce que j’ai vécu n’est vraiment pas grand-chose à côté de ce que subissent beaucoup de femmes, toute leur vie. Comment font-elles ?
Quelques années après la rupture, malgré des blessures intérieures qui me barbouillaient encore,
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j’ai retrouvé goût à la vie. J’ai repris une vie sociale. J’ai tenté de refaire ma vie. Et à chaque fois ou presque, j’étais moi-même affligée de constater que celui que j’avais aimé, que j’avais trouvé bon, en peu de temps, devenait mauvais. Je me suis engagée avec des hommes possessifs, violents, menaçants, manipulateurs, menteurs, malsains. Pas tous, mais trop. Chacun avait un profil complètement différent. À chaque fois, je croyais avoir trouvé un homme avec qui j’allais construire une belle histoire. Mais non. La vie s’acharnait à me vouloir malheureuse en couple. Et puis au travail aussi ça a commencé, avec des collègues ou des supérieurs qui vous manipulent, vous harcèlent, jouent avec vos émotions, vos fragilités, votre disponibilité. Des voisins qui font tout pour vous pousser à bout. Gratuitement. Pourquoi moi ? Pourquoi les personnes dénuées d’empathie et d’amour véritable s’en prenaient à moi ? C’est comme si dès qu’il y avait un manipulateur dans les 500 mètres, c’était pour ma pomme.
Lorsque j’ai quitté le père de ma fille, j’ai tout fait pour qu’il voie un médecin car je le sentais en danger, face à lui-même. Je voulais qu’il aille mieux. Et qu’il ne fasse pas de mal à quelqu’un d’autre. Personne ne peut juger de votre réaction dans cette situation. C’est tellement dur. Mais avec le recul, je vois bien à quel point je me suis manqué de respect à moi-même, en voulant être bonne avec lui avant tout. Avant d’être
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bonne avec moi. Même si j’ai coupé les ponts définitivement le jour où je l’ai quitté, j’ai continué de penser qu’il avait besoin d’aide, pour pouvoir changer et redevenir quelqu’un de bon, comme avant. J’ai continué à fonctionner comme ça pendant13 ans intérieurement, même si j’ai arrêté tout contact ou presque. Je pensais que je n’avais qu’à rester moi-même, bien intentionnée, discrète et sage, que tout finirait par s’arranger. Un peu comme si j’avais une foi imperturbable en la justice de la vie. J’ai attendu cette justice longtemps. Je pensais que les gens finiraient par être respectueux. Et puis, j’en ai eu marre d’attendre.
La dernière fois qu’on m’a dit « mais fais-toi respecter ! », ça a été la goutte d’eau. C’est une voisine bienveillante pour le coup. Car je raconte ici mes relations toxiques mais j’ai eu par ailleurs de magnifiques relations tout au long de ma vie. Cette voisine, devenue amie, en fait partie. Elle a zoomé sur ce qui clochait en moi. Et je n’ai pas compris pourquoi encore une fois, quelqu’un me disait de me faire respecter. Car toute ma vie, j’ai entendu ces phrases. « Fais-toi confiance ». « Arrêter de te dévaloriser ». « Forge-toi une carapace ». Mais dans ma logique, c’était aux autres de changer car c’étaient eux qui me manquaient de respect, qui n’étaient pas empathiques.
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Par chance, quand cette amie m’a ouvert les yeux, j’étais dans une très bonne période de ma vie. Je débordais d’énergie. Alors, cette goutte d’eau est tombée à pic, car j’avais toute la force nécessaire pour affronter ce qui me semblait être un tsunami. Le tsunami, c’est de prendre conscience qu’on est responsable d’être dans une posture de victime et du travail que cela va demander pour en sortir.
Pourtant, j’ai décidé ce jour-là de ne plus jamais me laisser écraser. J’ai fini par émettre l’hypothèse que si je vivais toujours les mêmes problèmes, c’est que j’avais ma part de responsabilité. Dans ma vie, dans ma manière d’être. Je savais bien qu’on ne pouvait pas changer les autres, les rendre foncièrement gentils et bienveillants s’ils ne l’étaient pas ou s’ils ne le voulaient pas au fond d’eux. Alors j’ai commencé à chercher ce qui en moi, pouvait changer, pour qu’eux arrêtent de s’en prendre à moi. Je dois bien avouer que j’ai dû mettre un certain orgueil de côté… C’est dur de se dire « je suis responsable de laisser les autres m’écraser et ça fait 15 ans que ça dure ». Il y a eu des périodes de tranquillité, mais j’avais toujours l’épée de Damoclès sur la tête. J’attirais les pervers et les perverses comme un aimant. Il faut de l’humilité et du courage pour admettre qu’on a aussi un rôle en tant que victime. Un rôle qui nous rend victimes.
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C’est ainsi que j’ai entamé un « travail sur moi ». Mais je trouve cette expression bien rebutante par rapport à la douceur de l’aventure qui m’attendait. Je dirais plutôt que j’ai appris à prendre soin de moi. À être une mère, une amie, un guide pour moi-même. Et cette dynamique est devenue aussi normale que de boire un café au réveil. On devrait apprendre ça à l’école.
C’est devenu une habitude tellement agréable, de bien me considérer. D’écouter ce qui est bon pour moi, ce qui me met en valeur. Sans narcissisme. Sans perdre ma personnalité. Que jamais je n’arrêterai.
Je m’en souviens maintenant. Au début de cette démarche de développement personnel, je croyais dur comme fer que je n’y arriverais jamais, que le bonheur et les relations saines, c’était pour les autres. Que ce serait douloureux si jamais j’arrivais au bout du chemin. Comme un pèlerinage à genoux. J’avais l’impression d’avoir reçu une sentence : 10 ans ferme de travail sur moi. Et encore, sans résultats garantis. Je ne savais pas que ce serait facile, beau, puissant, rapide et surtout, que ce serait le plus doux cadeau que je me ferais à moi-même. La première chose que j’ai faite, c’est de fermer le clapet de ceux qui me méprisaient depuis longtemps. Dit comme ça, ça peut sembler agressif. Et ça l’a été. Mais dans ma maladresse, j’ai fait preuve d’autorité que je ne soupçonnais pas en moi et surtout, je suis restée moi-
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même. J’ai restauré ma dignité. Une grande première. Ce jour-là, je leur ai dit leurs 4 vérités. Je leur ai dit que plus jamais je ne les laisserai faire. Ils étaient face à moi, saisis, littéralement bouche bée de voir que j’étais capable de l’ouvrir moi aussi. Et moi, de les voir bouche bée, j’avais tellement envie de rire. Rire de joie, de voir que j’étais capable de désarçonner mes harceleurs et de les mettre verbalement K.O. Mais je n’ai pas ri, je suis restée de marbre, concentrée jusqu’à la fin de cette mise au point. J’étais un roc et je ne céderai pas, peu importe l’énergie et le courage que cela me coûte. Puis, je suis partie en les laissant sur place, sans écouter leur réponse. Car rien de ce qu’ils disaient n’était constructif. Ils cherchaient juste à retourner la situation contre moi. Je suis rentrée chez moi et lorsque j’ai fermé la porte derrière moi, j’ai ressenti quelque chose que je n’avais jamais ressenti. Je venais d’imposer le respect de moi-même. Je venais de me respecter moi-même. Je venais, de faire preuve de suffisamment d’amour propre pour me défendre.
Je découvrais à 35 ans, l’amour de soi. Les yeux tout embués. C’est comme si tout mon passé douloureux s’effondrait avec mes larmes. Comme si je scellais le passé. Que je fermais un chapitre. Un tome de ma vie.
Pour comprendre la valeur de cette histoire, il faut avoir vécu cette découverte de l’amour de soi, après
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35 ans de non-amour de soi. 35 ans à laisser les autres me mépriser parce que je ne savais pas que c’était bien de se défendre (et encore, j’ai eu de la chance, j’aurais pu subir beaucoup plus, vu mon incapacité à m’apprécier). Moi, je trouvais ça méchant de faire preuve d’autorité ou de repartie pour recadrer quelqu’un. J’avais l’impression de faire du mal en me défendant.
C’est donc sur le tard que j’ai compris que me faire respecter, c’était m’aimer, que c’était normal. Que c’était un devoir envers moi-même. C’est comme si pour la première fois de ma vie quelqu’un me prenait dans ses bras. J’ai compris que j’avais cruellement manqué de considération pour moi-même toute ma vie, d’une certaine façon.
Ma progression vers ce mieux-être et ce respect de moi-même a été si flagrante que j’ai rapidement voulu partager ce bonheur à celles et ceux qui se reconnaissent dans la posture de victime de relations toxiques. J’ai lancé une chaîne YouTube pour apporter mon expérience, moi qui ne supportais pas d’être prise en photo, j’ai carrément osé me filmer et publier en public. Une victoire sur mes propres failles. J’ai osé me mettre en avant. Ce que je ne savais pas, c’est que ce ne serait pas une épreuve (enfin si, les premiers jours), mais que ce ça me ferait un bien fou ! Comme si je m’autorisais à être.
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J’ai commencé à proposer mes services de développement personnel auprès de celles et ceux qui voulaient arrêter de subir des relations toxiques. Et j’ai réalisé que les méthodes que j’utilisais et que j’utilise toujours se prêtaient non seulement aux victimes, mais aussi à toute personne désireuse de créer sa vie, de se tourner vers le bonheur.
Cette méthode est basée sur ce qu’on peut appeler la méthode Coué, l’effet placebo, la loi d’attraction ou encore l’effet miroir. Je me suis aperçue, par exemple, que le simple fait de sourire, même si vous faites semblant et que visuellement votre sourire n’est absolument pas crédible, cela permet vraiment de vous rendre plus heureux. Faites l’expérience. Passez 2 minutes demain matin, au saut du lit, à sourire. Mais pas bêtement. Mettez-y de l’énergie. Le plus de joie possible, même s’il y a de la tristesse dans l’air… Comme si vous étiez un comédien qui joue le rôle d’une personne qui éclate de joie. Juste pour l’expérience. Ressentez votre visage s’illuminer. Et observez ce qui se passe le restant de la journée.
Quand on vit ce genre d’expériences, on constate que c’est possible de proposer des changements à notre inconscient, par des actions conscientes. Et donc de changer en profondeur. J’ai trouvé ça génial. Et si ça marche pour le sourire, évidemment cela fonctionne pour tout ce que vous souhaitez apporter dans votre vie.
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J’ai voulu comprendre ces mécanismes. Et ce que je savais avec certitude, c’est que j’arrivais à modifier mes comportements inconscients, par des actions conscientes, et que c’était ça, la force de ces expériences.
Alors j’ai cherché d’autres moyens d’atteindre l’inconscient, parce que je trouvais ça doucement fascinant. Dans mes recherches, je suis tombée sur l’hypnose. Cet état de conscience modifié qui permet d’accéder à l’inconscient, pour lui proposer de changer d’angle, pour mieux vivre et même pour résoudre des problèmes de santé.
J’ai trouvé ça si beau, sain et efficace, que je me suis formée à l’hypnose. Moi, Lucie, qui 1 an plus tôt, considérait l’hypnose comme un truc douteux… j’étais certifiée en hypnose SAJECE, une méthode dérivée de l’hypnose Ericksonienne. Je l’associe à d’autres techniques de développement personnel, comme la démarche symbolique, les affirmations positives et la méditation. Ce sont des méthodes pleines de douceur et qui se prêtent à tout objectif de développement personnel sain. Mais ici, je vais surtout parler du développement personnel pour ceux qui ne veulent plus subir les autres.
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II
Toxique ou pervers ?
Pour savoir de quoi nous parlons et de qui nous parlons, rappelons qu’un pervers narcissique (PN) est, par définition, quelqu’un qui se valorise en dévalorisant les autres. J’irais même jusqu’à dire qu’il prend plaisir à voir souffrir sa victime. La perversion narcissique est une pathologie psychiatrique recensée dans le DSM V, comme toute maladie psychiatrique.
Un PN est une personne toxique dans le sens où elle vous pourrit la vie, où elle vous torture intérieurement, vicieusement. En revanche, une personne toxique n’est pas forcément un PN.
Pour continuer à poser quelques nuances, une personne peut être toxique pour vous mais pas pour d’autres. Et si vous changez d’attitude à son égard, elle peut cesser d’être malsaine, parce que vous l’empêchez d’avoir de quoi vous nuire. Elle peut aussi être toxique à vie, quoi que vous fassiez. Dans tous
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les cas, ce qui compte est ce que vous ressentez. Si vous souffrez dans une relation avec quelqu’un, peu importe le profil de cette personne, vous avez les capacités de sortir de cette souffrance. Vous pouvez arrêter de subir et devenir créateur de vos relations humaines.
Dans les pages qui suivent, je ferai principalement référence à la relation de couple où le pervers narcissique est un homme et la victime est sa femme. Mais évidemment, la toxicité n’a pas de genre et elle ne s’immisce pas que dans le couple. Une femme peut être toxique envers son compagnon. Les couples homosexuels sont concernés eux aussi. En couple, en famille, au travail, dans le voisinage, peu importe la nature de la relation, elle peut être toxique.
Le PN prend un malin plaisir à torturer l’esprit de l’autre, quitte à le rendre fou. Il cherche tantôt à créer le regret, tantôt la honte ou le sentiment de culpabilité, mais aussi il peut faire preuve de maltraitance physique, sexuelle, sociale, financière… Si à l’origine la toxicité du PN est psychologique, elle peut avoir des conséquences de tout ordre.
Le comble c’est qu’en société, le PN est souvent quelqu’un de très apprécié, voire adoré, il est populaire, sociable (dans la plupart des cas). Il ne montre son visage de pervers que dans la relation avec sa future proie et de préférence, une fois qu’il a une emprise sur elle. En tout cas, c’est la configuration la
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plus typique. Un mariage, la naissance d’un enfant, un emménagement, un contrat peuvent être des moyens d’emprise. Lorsque cette emprise est installée, la victime ne s’en rend pas compte. Mais le PN lui, sait très bien ce qu’il fait (au moins inconsciemment). Car c’est lui qui décide d’utiliser tel ou tel événement comme moyen d’emprise. Il peut alors dévoiler son visage sombre, insidieusement. Car sa victime est attachée à lui ou engagée avec lui. Elle aura du mal à se défaire d’un mariage par exemple.
Une fois que le pervers narcissique montre son vrai visage, il dévoile des traits de caractère typiques :
− Il ne peut pas aimer les autres véritablement, même s’il le fait très bien croire, même s’il peut se montrer passionné, attaché, généreux… Il confond l’amour et l’attachement, l’amour étant de vouloir ce qu’il y a de mieux pour l’autre.
− Il séduit : il sait parfaitement ce qui va séduire sa proie et ce qui va la rendre dépendante. Si une femme veut un compagnon élégant, il se montre élégant. Si elle manque de confiance en elle, il lui donne confiance en elle.
− Il est généreux : des cadeaux, de l’argent, il ne lésine pas sur les moyens lorsqu’il en a, et si cela peut rendre dépendante sa cible, c’est encore mieux.
− Il est très froid dans certaines circonstances, notamment lorsqu’il ne parvient pas à manipuler l’autre, alors qu’il peut se montrer très chaleureux,
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attentionné et sensible par ailleurs… en réalité, c’est une stratégie inconsciente de sa part pour manipuler
− Il ne se remet jamais en question, mais peut très bien faire semblant, à des fins de manipulation, de séduction. La victime de ce fait a tendance à se remettre encore plus en question.
− Il se montre sensible mais inconsolable : cette attitude peut s’apparenter à de l’emprise émotionnelle car en pleurant par exemple, il attendrit la victime, et elle croit qu’il va mal, qu’il a besoin d’aide. En tant que grande empathique, la victime va alors se soumettre à toutes ses demandes. En refusant d’aller mieux, le PN la tient. La victime va alors tester toutes sortes de choses pour aider le PN : le rassurer, l’aimer, le gronder, l’écouter, lui parler, changer d’attitude, être douce, autoritaire, soumise, insoumise… Mais quoi qu’elle fasse, le PN reste dans l’émotion qui lui permet d’avoir son attention, d’avoir de l’emprise émotionnelle.
− Il est instable : ses sautes d’humeur sont inattendues, excessives, voire irrationnelles, elles sont impossibles à anticiper. Le PN peut être doux comme un agneau et d’un coup se mettre dans un état de rage, sans raison. Le fait qu’il n’y ait pas de raison à ces changements d’humeur contribue à créer la terreur.
− Il ne dit pas ce qu’il pense, il dit ce qui lui permet d’atteindre ses objectifs, de dorer son image.
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− Il fonctionne en mode Dominant/Dominé : il ne sait pas avoir de rapports d’égal à égal. Donc, si vous ne le dominez pas, c’est lui qui vous domine. Et ceci explique cela : on ne peut pas rester soumis à un PN et espérer qu’il change. Il faut prendre le dessus ou partir.
− Un ange en société : le PN est souvent très apprécié socialement. Beaucoup de victimes peinent à faire comprendre à leur entourage ce qu’elles vivent dans l’intimité à cause de cette image sociale radieuse. Une sorte de personnalité « double face ».
− Déni : il refuse d’admettre ses torts, ses troubles, qui parfois sont graves au niveau psychiatrique, comme la mythomanie ou le délire. Ce n’est pas systématique mais certains PN ont une faculté, à mentir, à transformer la réalité, pour se rendre intéressants ou pour détruire quelqu’un. Ils peuvent aussi admettre certains de leurs torts pour donner l’impression de faire des compromis.
− Il force : plus ou moins subtilement, il vous incite à faire ce qu’il veut lui, et ne fait pas de compromis. Ou alors il utilise les compromis pour vous faire chanter ensuite. Il ne respecte vos limites, il les franchit allègrement et vend ça comme de l’amour, de l’attention.
− Il épuise : quoi que vous fassiez, quoi qu’il fasse, vous êtes vidé de votre énergie. C’est comme s’il prenait toute la place.
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− Il pompe votre joie de vivre : en sa présence, et même si vous étiez très joyeux juste avant, vous perdez toute joie.
− Il est dégradant. Mine de rien, il dit des choses blessantes, parfois même il arrive à faire passer ça pour de l’humour, ou au contraire il se montre très agressif, voire vulgaire, menaçant, terrorisant.
− Il est parano : le PN peut avoir tendance à imaginer le pire scénario et même à tout vous mettre sur le dos. Comme il est incapable d’aimer réellement, même s’il fait bien semblant, et qu’il fonctionne en mode Dominant/Dominé, il ne voit les autres que comme des sources d’ennui ou des proies.
Tous les pervers narcissiques n’ont pas 100 % des traits de caractère énoncés ci-dessus, mais en ont une majorité. On peut aussi distinguer un autre type particulier de PN : le pervers narcissique introverti, qui est moins charismatique, charmeur ou sociable mais tout aussi nocif et subtil.
La victime
La victime d’un pervers narcissique peut elle aussi être perverse narcissique. Mais le plus souvent, elle ne cherchera pas à se remettre vraiment en question si c’est le cas ni à sortir de la relation toxique, car elle aime le conflit. Oui, le PN n’aime pas la paix, il aime le conflit. Je ne vais donc pas parler ici des victimes
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qui sont elles-mêmes PN, car elles ne vont sûrement pas lire ce livre, ou alors pas dans l’optique de se développer soi !
Je m’adresse à celles et ceux qui veulent la paix, qui veulent le meilleur pour eux-mêmes et pour les autres, et qui ont souvent (mais pas systématiquement) un profil d’hypersensible, empathique, voire dévoué, émotif.
Je m’adresse à ceux qui ont du mal à se défendre lorsqu’ils sont attaqués, qui ont du mal à s’imposer, à s’affirmer alors qu’ils ont bel et bien un caractère, une force, un courage en eux, mais souvent complètement cachés par des peurs, par un manque d’estime de soi et d’autres failles comme les croyances limitantes.
Les croyances limitantes sont ces croyances, plus ou moins inconscientes, qui nous empêchent de nous accomplir dans la vie. Qui parfois nous mettent dans des cases au lieu de nous laisser libres et illimités. Qui nous mettent des bâtons dans les roues. Par exemple, une personne régulièrement victime pourrait avoir ce genre de croyances : « Je suis faible », « Je suis fragile », « Les autres sont méchants », « être aimé, c’est se soumettre à l’autre ».
Voici quelques traits de caractère qu’on peut retrouver chez les personnes qui attirent les personnes toxiques :
− Gentillesse : la victime a tendance à se soumettre aux autres inconsciemment, alors qu’elle considère
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cela non pas comme de la soumission mais comme de la gentillesse. Elle envoie des signaux qui signifient « je me soumettrai à toutes tes demandes », « je te ferai passer en priorité ». Ce dont raffolent les pervers narcissiques.
− Discrétion : les victimes de PN sont souvent des personnes qui ne se mettent pas en avant mais au contraire qui préfèrent passer inaperçues, ou qui ont une facilité à s’effacer. Par humilité ou par manque d’estime. Par délicatesse ou par manque de confiance. De quoi plaire au PN qui veut irradier dans ce tableau et qui peut isoler sa proie pour l’assouvir.
− Remise en question : voilà une qualité fondamentale de l’être humain qui pourtant, lorsqu’elle est à l’excès, devient un piège pour soi-même. Quand on voit quelqu’un qui nous reproche des choses, on se remet en question, c’est normal. Est-ce que j’y suis pour quelque chose ? Le pervers joue de ça, il aime voir sa victime se plier en 4 pour lui. Il adore les personnes qui se remettent facilement en question.
− Difficulté à s’affirmer, à contredire : quelqu’un qui n’ose pas donner un avis divergeant va intéresser le PN. Car il sait pouvoir manipuler ceux qui sont prêts à s’écraser pour le faire briller.
− Empathie : liée à la gentillesse, l’empathie est une qualité à laquelle le PN ne résiste pas. Il adore manipuler par l’empathie. La victime le comprend,
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elle l’écoute, il se sent roi. Le PN se sert de l’empathie et de la gentillesse de l’autre, pour avoir de l’emprise.
− Mauvaise estime de soi : le manque d’estime de soi c’est se considérer moins bien que ce qu’on est réellement. Cela revient d’une manière ou d’une autre à se rabaisser, par des phrases qui passent parfois inaperçues mais qui envoient bien le signal « je me sous-estime ». Une mauvaise estime de soi s’exprime aussi par la posture, l’attitude, l’apparence, les actions. C’est du pain béni pour les PN qui savent pouvoir rabaisser facilement une personne qui se sous-estime déjà elle-même.
− Sensibilité : être sensible, c’est percevoir les moindres détails dans un comportement ou dans les émotions notamment, et c’est une manière d’être très attentif aux autres. C’est percevoir les moindres ondes qui émanent de quelqu’un. Au point de s’oublier soi parfois. C’est la limite à ne pas franchir. Le PN joue de cette sensibilité qui finit par ronger la victime.
Les victimes de pervers narcissiques n’ont pas toutes 100 % des traits de caractère énoncés ci-dessus. Si vous vous retrouvez globalement dans cette description, cela pourrait vous aider de gommer certaines de ces failles ou d’en faire des forces, et c’est ce vers quoi j’aimerais vous guider.
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III
Je les attire
Subir une relation toxique peut arriver à tout le monde. Il n’y a pas de profil type, de catégorie sociale ou culturelle particulièrement concernés. Mais certaines victimes ont cette étrange impression qu’elles attirent particulièrement les mauvaises personnes dans leur vie. Et de mon point de vue, ces personnes ont des points communs dans certains de leurs traits de caractères, que j’ai énoncés plus haut. On pourrait donc dire qu’il y a un profil type, mais ce profil se définit par les traits de caractère.
Combien d’entre vous le pensent : « je les attire ». Après avoir quitté un bourreau, un deuxième sévit. Puis un troisième. Je veux bien que par malchance on fasse une mauvaise rencontre dans sa vie. Mais lorsque cela se répète, peut-on parler de malchance ? Ou est-ce la vie qui vous tire la sonnette d’alarme ? Je reste persuadée que lorsque vous vivez malgré vous le même scénario sans arrêt, c’est que l’acteur
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principal, que vous êtes, a quelque chose à modifier dans son texte.
Des femmes qui se retrouvent toujours avec des hommes violents, alcooliques, possessifs ou autrement toxiques, parfois pervers narcissiques. Des hommes sous le contrôle de femmes castratrices, manipulatrices, violentes même, potentiellement perverses narcissiques aussi. Des salariés qui sont la cible de harcèlement, poste après poste. Cela n’arrive pas par hasard.
La violence infligée par le pervers narcissique ou par un autre manipulateur est avant tout psychologique, même si cela s’étend parfois à d’autres formes de violences. Son truc à lui, c’est la torture intérieure, la terreur ou le sentiment de culpabilité infligés par un chantage parfois imperceptible. Et cela peut être suffisant pour détruire quelqu’un moralement. Pour lui ôter sa personnalité.
C’est un chantage tortueux et ravageur en termes d’impact sur l’inconscient. Certaines victimes ne se rendent pas compte qu’elles subissent un comportement à ce point destructeur, tellement le PN peut être subtil. Il va réussir à faire culpabiliser quelqu’un, soit en l’accusant d’être responsable de sa colère (« c’est toi qui me pousses à bout, je suis obligé de t’insulter ») mais aussi de manière beaucoup plus subtile, tellement subtile, que je ne pourrais pas la décrire avec des mots. Subir un PN, c’est comme si
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vous saviez ce que ce PN pense à votre égard, sans qu’il n’ait rien dit, et que cela suffise à vous tordre le ventre. Il sème le mal par sa seule manière d’être. C’est si destructeur. Les dégâts de ces comportements pervers persistent dans le temps, surtout si la victime ne parvient pas à quitter son bourreau.
Je crois que tant que la victime n’a pas réussi à résoudre ce qui en elle, a provoqué cette posture de victime, les ravages intérieurs continuent d’exister et que ça peut même attirer de nouvelles relations toxiques à vous.
La vie vous renvoie sans cesse ce que vous devez vivre pour guérir une faille en vous. Une blessure que vous seul pouvez réparer. La mienne, et peut-être la vôtre aussi, était le manque d’amour de moi. En tout cas, c’est comme ça que je la définirais. Derrière le manque d’amour de soi, il y a plein de failles possibles et de comportements à modifier. Le manque d’estime de soi, le manque de confiance en soi, la difficulté à s’affirmer, la tendance à la soumission, la dépendance affective…
Alors le destin mettait sur mon chemin des personnes capables de me montrer jusqu’où j’étais prête à me laisser détruire, par manque d’amour envers moi-même.
Les histoires toxiques se construisent sur une telle complexité que la victime, lorsqu’elle est encore sous emprise, ne sait plus qui est responsable de quoi. Qui
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est toxique ? Elle glisse sur une pente particulièrement douloureuse intérieurement, avec une dévalorisation de soi, une paranoïa parfois, un manque de confiance en soi, une dépression, une anxiété, une sensation de perdre la tête, une anorexie… Une grande souffrance, un gouffre.
Alors, comment savoir si vous êtes la personne toxique ou si c’est votre conjoint ? Votre patron ? Votre soeur ? Comment savoir si c’est bien une relation toxique tout court ? Eh bien, le meilleur moyen de le savoir est de faire confiance à votre ressenti : si vous vous sentez écrasé, torturé, coupable (sans savoir de quoi de surcroît), si on vous inflige des choses que vous n’infligeriez à personne, alors cette relation est toxique pour vous. Elle vous empoisonne. Une relation saine aura tout l’effet inverse : vous serez en joie, dynamique, plein de projets, de spontanéité. Il est parfois bon de se rappeler que ces belles relations existent. Cela permet aussi de percevoir l’ampleur de la toxicité que l’on subit.
Il y a 2 issues possibles pour ne plus subir. La première consiste à empêcher l’autre de vous nuire, en modifiant votre comportement, comme je l’explique plus loin. La seconde consiste à couper les ponts, sans oublier que ce qu’on a vécu est un signal d’alerte majeur : si vous ne modifiez pas votre comportement, peut-être vivrez-vous à nouveau des relations toxiques, même après avoir coupé les ponts.
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Mettre une distance définitive avec quelqu’un est dur. D’abord parce qu’il faut réussir à se détacher d’une personne à qui on a tenu. Toutes les victimes passent sans doute par cette phase où elles espèrent que l’autre, qui est devenu toxique un jour, redevienne comme avant. La personne gentille, aimante et agréable. Lorsqu’on parvient à réaliser que cette personne n’existe pas, que c’était une illusion, une manipulation, alors on peut se faire à l’idée de partir. Mais c’est une démarche douloureuse.
Je voudrais vous dire comment brille la lumière après avoir baissé le rideau sur ce chapitre tragique de votre vie. Plein de belles choses vous attendent si vous vous y autorisez.
Vous êtes la seule personne capable de vous sortir d’affaire. C’est un acte d’amour, envers vous-même, de trouver les moyens de rompre l’emprise ou de quitter cette personne. C’est même un acte d’amour pour lui. La définition de l’amour étant « je veux ce qu’il y a de mieux pour la personne ». C’est essentiel de s’aimer soi et pour cela de se retrouver seul si nécessaire. D’ailleurs, ce n’est pas un échec de se retrouver seul, c’est une victoire sur un épisode de vie aussi douloureux. C’est oser dire non au pire. Oser dire oui au mieux. C’est un nouveau départ, plein d’espoir.
Bien sûr, il y a souvent des choses qui rendent la rupture difficile : la peur des représailles, l’emprise
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financière ou matérielle (c’est lui qui vous nourrit, vous avez une propriété en commun, c’est votre patron…), la peur de la solitude, le désir de voir grandir ses enfants avec ses deux parents (mais peut-être que les enfants préfèrent vivre avec une mère heureuse et un père éloigné, qu’avec 2 parents qui mettent leur vie en danger ?).
Personne ne souhaite priver un enfant de son père. En ce qui me concerne, je l’ai très mal vécu. Cette responsabilité que j’ai prise d’élever ma fille sans qu’elle voie son père. Je l’ai éloignée de lui parce que j’avais peur pour nos vies. Pour notre santé mentale aussi. Car vivre avec lui devenait mentalement dangereux. La folie toquait à ma porte après avoir fracturé la sienne. Alors, oui ça a été un choix dur. Mais nous avons eu une tranquillité, ma fille et moi, qui n’a pas de prix. Celles et ceux qui connaissent le harcèlement ou la perversion savent de quoi je parle. Il m’a fallu me battre pour qu’il arrête de me menacer. De me torturer mentalement. Que je tienne bon pour le garder à distance, pour protéger ma santé mentale, pour le bien de ma fille. Que je change d’adresse, d’adresse mail, de numéro de téléphone et puis, que j’arrête de fuir. Je ne veux pas jouer à ce jeu toute ma vie. Mais mon indifférence a fini par avoir raison de sa patience.
Avoir peur de quitter quelqu’un, parce qu’on a peur de ce qui nous attend après, est légitime. Et en
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même temps, c’est ça qui coince : la peur est une émotion naturelle qui vous informe des dangers potentiels mais si c’est elle qui dirige votre vie, alors vous subissez toute votre vie.
La peur attire incroyablement tout ce qui est négatif. À l’inverse, la foi en soi, l’écoute de soi, de ce qui est bon pour soi, de ce qui nous fait du bien, de ce qui nous apaise et nous donne de l’énergie, tout cela attire le mieux-être, la chance, la réussite, le renouveau, l’Amour.
Je parle d’Amour dans le sens de ce que 2 êtres peuvent partager, pas forcément en couple, mais aussi en amitié, au travail ou au croisement d’une rue.
L’Amour est partout pour ceux qui savent l’émettre et le recevoir. C’est une attention, une intention. Si désormais, vous écoutez ce qui est bon pour vous et que vous prenez vos décisions en fonction de ça, et pas en fonction de vos peurs, alors vous devenez créateur de votre vie et vous pouvez faire des choix qui vont enfin amener de la sérénité, de la joie et de l’Amour. Et vous savez quel est le meilleur antidote au poison qu’est la perversion ? L’Amour.
Faites l’expérience lorsque vous êtes en présence de personnes nocives, de rester quoi qu’il en coûte, dans une intention d’amour inconditionnel face à elle. De refuser la peur, le sentiment de culpabilité, d’injustice. Comme si depuis votre coeur, se formait
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une lumière d’amour. Qui grandit et qui peut-être même vous étreint. Elle est un bouclier fantastique contre les mauvaises ondes, de toute nature. Vous serez surpris de voir que les choses se passent bien mieux que ce que vous imaginiez, lorsque vous envoyez de l’amour.
Une des difficultés pour la victime est de savoir écouter ce que j’appelle « l’intuition positive ». Puisqu’elle baigne dans une énergie négative depuis longtemps parfois, qui l’a épuisée, elle ne sait plus écouter ce qui est bon pour elle. Elle ne pense plus par elle-même. Elle n’écoute plus son coeur, elle écoute le coeur de l’autre, si l’on peut dire qu’il ait un coeur. Elle ne vit plus par elle-même. Elle vit par procuration.
Je ne sais pas ce que vous vivez aujourd’hui. Mais je sais que vous pouvez retrouver cette écoute bienveillante de vous. Cette envie. Cette raison. L’intuition positive, c’est de sentir quand quelque chose nous donne la pêche, quand quelqu’un nous anime, quand on n’a pas vu le temps passer, quand on a des papillons dans le ventre au lieu d’une boule de feu.
Certains se tournent vers Dieu. D’autres vers l’Univers. Cela peut aider. Mais cela n’exclut pas la puissance de votre intuition intérieure. Tournez-vous vers Vous.
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IV
Qui est qui ?
Les relations toxiques pourraient toutes faire de très bons films. Des films palpitants, émouvants, avec 2 personnages principaux. Le souci, c’est que ni l’un ni l’autre ne sait quel rôle il joue.
D’un côté, après avoir joué les hommes bons et doux, le bourreau montre un jour, un tout autre visage. Et vous, ça vous tombe dessus : vous découvrez une noirceur à la fois saisissante et insaisissable, venue de nulle part. Le bourreau finit par exiger de l’autre qu’il change, qu’il se soumette, pour satisfaire des attentes malsaines. Parfois, il joue la victime pour mieux séduire. C’est un loup déguisé en agneau.
De l’autre, la victime pense qu’elle n’en fait pas assez pour montrer son amour à l’autre, que c’est pour ça qu’il n’est pas content. Elle pense qu’elle a raté quelque chose, pour ne plus être aimée à ce point. Que
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c’est une mauvaise période, que ça va passer. Que l’autre a besoin de son aide, qu’il a besoin d’elle et de son dévouement.
C’est un scénario où les deux personnes ont une forme de toxicité. Envers eux-mêmes, envers l’autre. Un scénario où personne ne peut aller mieux tant que l’un des deux acteurs n’a pas eu une prise de conscience forte qui l’invite à changer de rôle. Ou tant que quelque chose de grave n’est pas arrivé.
Il faut souvent un électrochoc pour que la victime n’en puisse plus et parte. Une sorte de point de non-retour. Nous pourrions prendre l’exemple de cette femme qui reste avec son conjoint violent pour le bien des enfants. Mais le jour où elle croit mourir sous les coups de son mari, et sous les yeux de ses enfants, elle réalise que rien ne pourrait être pire. Et enfin, elle ose partir. Sans savoir ce qui l’attend.
Lorsqu’elles arrivent à partir, cela ne signifie pas que les victimes ont gagné la partie et que tout va rouler : la prochaine étape est souvent le harcèlement, surtout si la victime n’a pas compris ce qui chez elle, avait attiré une relation aussi nocive.
Subir une relation toxique peut arriver à tout le monde. Qu’est-ce qui fait que vous en particulier, attirez ces relations néfastes ? Dans le couple mais aussi dans d’autres contextes peut-être. Pensez aux relations sociales et professionnelles que vous avez mal vécues. Un patron d’abord gentil voire mielleux
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puis finalement toujours sur votre dos, mais pas sur celui du collègue qui est pourtant bien moins impliqué que vous au travail ? Pourquoi vous subissez toujours les personnes toxiques lorsqu’elles sont dans les parages, pourquoi ça ne tombe pas sur les autres ?
Je vous invite à poser ce livre et à réfléchir quelques instants sur les différences que vous pouvez noter entre vous et ceux autour de vous, qui ne sont pas devenus victimes de ce bourreau alors qu’elles aussi l’ont côtoyé. Je suis sûre que vous pouvez constater, avec le plus d’objectivité possible, que ces personnes sont moins sensibles, moins à l’écoute, moins perceptives, moins fragiles. Ou qu’elles semblent plus solides. Plus imposantes ou plus indifférentes.
Les pervers narcissiques adorent utiliser l’hypersensibilité de leur proie. Ils savent qu’elle va ressentir les moindres insinuations, les moindres regards, le moindre souffle. Le PN peut être vicieusement subtil. Il joue avec votre sensibilité, qui est un outil formidable ou bien une faille. Vous avez la possibilité de faire de votre sensibilité, un radar pour vous protéger.
L’humain est manipulable par son émotivité et par son empathie, aussi injuste cela puisse paraître. Le PN joue avec cette empathie. Pourquoi ? Sans doute parce qu’il y prend plaisir inconsciemment. Mais
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peut-être aussi parce que la vie, à travers ces relations toxiques, vous montre que vous n’êtes pas sur le bon chemin. Elle vous montre non pas à quel point les gens sont méchants avec vous, mais à quel point vous les laissez vous blesser ? Pourquoi les accueillez-vous dans votre vie et les laissez-vous vous écraser ? Comme si vous ne vous aimiez pas. Ou pas assez en tout cas, pour mériter le respect d’autrui.
Imaginez que certains humains sont dominants et ne fonctionnent qu’en rapport de force. Il n’y a pas d’égal à égal. Soit ils dominent, soit ils sont dominés. Ils ne sont jamais en paix, ils sont toujours en conflit. Si vous les laissez faire, évidemment ils sautent sur l’occasion de vous dominer et deviennent toxiques pour vous. Si vous les en empêchez, ils s’éloignent et trouvent une proie ailleurs.
À moins qu’ils aient déjà une emprise sur vous, auquel cas il est possible que rien ne les fasse changer à votre égard, même si vous sortez de la posture de victime, étant donné qu’ils sont comme accroc à vous et votre statut de proie. Le seul moyen de vous libérer pourrait bien être de couper les ponts.
Ce que je veux vous apporter dans ce livre, ce n’est pas de vous inciter à couper les ponts, car il y a d’autres solutions, plus constructives, même si parfois la rupture est inexorable. Ce que je veux vous apporter dans ce livre, ce sont des méthodes pour ne plus attirer ces personnes à vous. Un peu comme si
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vous deveniez un repoussoir à PN, sans faire d’efforts incommensurables. Cela peut sembler impossible, mais c’est possible et beaucoup plus simple qu’on peut le croire.
Le meilleur moyen de se défendre d’une personne toxique est sans doute de ne pas l’attirer à soi, je suis à peu près sûre que vous serez d’accord avec ça. Oui mais comment ne pas la laisser entrer dans votre vie ?
Vous pourriez penser que la première chose à faire est de savoir repérer les personnes toxiques. Or, elles se cachent tellement bien avant d’avoir une emprise sur vous, que c’est mission impossible.
Mais vous pouvez modifier quelques détails dans votre comportement, pour repousser les personnes toxiques sans même vous en rendre compte. Vous vous apercevez, au bout d’un certain temps, que vous n’en rencontrez plus sur votre route. Si vous avez une attitude qui n’intéresse pas les PN, ils passeront leur chemin, sans même que vous les ayez repérés.
Vous n’attirez plus à vous que des personnes saines et qui résonnent avec vous. Bien sûr, la vie ne manquera pas de vous remettre de temps en temps, quelqu’un de mauvais dans les pattes, pour que vous vous rappeliez la bonne attitude à garder envers vous-même. Pour que vous confirmiez que maintenant, définitivement, vous refusez de vous laisser faire.
J’aimerais vous soumettre l’idée que votre bourreau a un rôle important à jouer dans votre vie.
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Non pas celui de vous pourrir la vie, mais celui de vous ouvrir les yeux. Il ne le sait pas lui-même, il n’en aura sûrement jamais conscience mais son rôle sur Terre est de vous ouvrir les yeux. Son rôle dans votre vie est non pas de vous écraser, mais de déclencher une prise de conscience en vous : celle que c’est essentiel de vous défendre, de vous aimer, de vous respecter et de vous faire respecter. Car vous seul pouvez vous offrir tout cela.
Comme je disais, quand quelque chose se répète dans votre vie, c’est que votre comportement l’attire. Si cette chose est géniale, alors c’est génial. Mais si cette chose est nulle… C’est un peu comme si vous fonciez tout droit sur un poteau. Vous vous cogniez. Vous vous relevez et vous repartez dans la même direction. Et vous vous cognez à nouveau. Encore et encore. La bosse sur votre front n’en finit plus de grossir, coup après coup. Quelle taille devra faire votre bosse ? Vous pourriez juste changer de direction.
Vous attirez les personnes toxiques parce que sans le vouloir, vous faites tout ce qui leur plaît. Nous allons donc chercher à changer de direction, pour ne plus faire ce qui leur plaît et vous verrez que c’est génial de se libérer de ces fardeaux, pour vous-même d’abord. Vous allez vous sentir tellement mieux.
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V
Pourquoi c’est si compliqué d’en parler ?
C’est dur, voire impossible, de décrire la manipulation exercée par un pervers narcissique. Autant si on se fait tabasser, on peut dire « je me suis fait tabasser ». Même si cela reste très dur à dire. Mais quand on est sous emprise d’un PN, on n’a pas de phrase aussi simple à dire pour expliquer les choses. Il faudrait écrire un livre entier pour se faire comprendre. Et même, ce serait compliqué. Car les méfaits des PN sont tellement pervers justement, tellement insidieux, tortueux, vicieux, détournés, intelligents et subtils, qu’il est impossible de les décrire.
Quand je raconte mes expériences, certaines personnes comprennent tout de suite de quoi je parle parce qu’elles ont vécu la même chose. Les autres personnes, même si elles sont compréhensives et à l’écoute, je sens bien qu’elles ne perçoivent pas la douleur derrière chaque mot que je prononce.
Il est tout aussi difficile de comprendre qu’on est sous emprise d’un pervers, puisqu’on ne se rend pas
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compte tout de suite de ses mécanismes. D’autant plus que souvent, la toxicité se cache derrière un être en apparence aimable, sociable, bien sous tous rapports. Cet homme doux et tendre (en société du moins), que tout le monde adore, voire admire, populaire, qui a bonne réputation.
Vous, il vous terrorise, il vous humilie, il vous donne une image de vous-même qui vous dégoûte et c’est tellement vicieux que vous ne percevez même pas que ça vient de lui. Vous sentez bien que cette personne est toxique mais vous n’arrivez pas à identifier comment elle vous inflige ça.
Vous ne pouvez donc pas l’exprimer avec des mots. Le PN montre un tout autre visage si bien que vous vous demandez ce que vous avez fait pour qu’il devienne comme ça rien qu’avec vous.
En fait, il l’était déjà, pervers, mais il vous l’avait caché. En plus de subir sa toxicité gangréneuse, vous subissez un sentiment de culpabilité injuste et indigne.
Vous ne parvenez à en parler à personne car vous savez que peu de personnes sont capables de vous comprendre et de vous croire. Ils vont peut-être même penser que c’est vous qui avez un problème, que c’est vous qui mentez, qui êtes paranoïaque ou mythomane. Je sais que ceux qui ont vécu avec un PN suffisamment atteint, suffisamment longtemps, comprennent cet incompréhensible.
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Mais si on change d’angle de vue, on se rend compte que la belle image sociale du PN est aussi son point faible. Le simple fait de dire en public la vérité sur qui il est par exemple, peut être vécu par le PN comme une humiliation publique.
Désarçonné, parce qu’il ne s’attendait pas à ce que vous osiez vous affirmer devant les autres, il comprend que vous êtes maintenant capable de le dévaloriser en public et c’est tout l’inverse de ce qu’il cherche. Il vous a choisi et vous a façonné pour que vous le valorisiez.
Vous venez de lui prouver que vous n’êtes plus dominé mais dominant. Son comportement va changer, même si cela ne signifie pas qu’il devienne vraiment sain d’esprit avec vous par la suite. Cela peut déchaîner le diable.
En tout cas, c’est un excellent moyen de calmer une personne toxique dans ses ardeurs. De la décourager de vous harceler. C’est comme si vous placiez un vampire au soleil : le mal se dissout.
Attention toutefois que cela ne se retourne pas contre vous : dans certains cas, mieux vaut fuir que de chercher à faire changer un PN. En cas de passage à l’acte, il peut être très violent. Et puis avant d’en arriver là, il y a d’autres expériences plus douces à vivre, pour vous permettre d’être solide si un jour vous voulez être capable de recadrer un pervers narcissique ou un harceleur.
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Finalement, la pire des violences quand on subit un PN, c’est de ne pas pouvoir la dénoncer avec des mots. Car on la garde en nous. On ne peut pas se décharger de son poids.
Cette violence, cette méchanceté qu’on ne peut pas décrire tellement elle est subtile et horrible à la fois. Celle qui vous ronge à petit feu, vous enflamme un jour tout entier, sans que vous puissiez y faire quoi que ce soit.
Vous pouvez choisir de subir ça toute votre vie ou d’en sortir. Vous êtes la seule personne à pouvoir vous sauver. À pouvoir vous offrir une vie digne. C’est le plus beau cadeau que vous puissiez vous faire. Cette acceptation est la clé d’un avenir meilleur, où nouer des relations saines, où baigner dans le bonheur. Je sais que cela peut paraître à des lustres de ce que vous vivez, mais c’est une réalité bien plus proche que ce que vous pensez. C’est de l’autre côté d’un miroir.
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VI
Partir pour revenir à soi
Quitter un pervers narcissique demande une énergie inouïe. Or, les victimes qui arrivent à partir sont déjà épuisées de ce qu’elles ont vécu. D’où l’importance de trouver une personne de confiance qui pourra prendre soin de vous si vous envisagez une séparation. Quitter une personne toxique veut dire mettre fin à un calvaire, mais aussi ouvrir la boîte de Pandore. Car après la rupture, c’est un deuil difficile à faire qui vous attend. Parallèlement, beaucoup de pervers entrent dans un cycle de harcèlement et continuent d’épuiser leur cible. Le PN tente le tout pour le tout, pour vous reconquérir, par la séduction ou par la force. Il peut déployer d’énormes moyens pour vous récupérer et vous devrez résister, à la peur, à l’insistance, à la tentation, à l’épuisement. D’où l’importance de parler de ce que vous vivez à des personnes qui sauront vous soutenir, vous valoriser, sans vous juger.
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La deuxième chose à faire, c’est de vous ménager. De vous recentrer sur vous, sur vos réelles aspirations, de prendre soin de vous. La méditation et les affirmations positives sont des outils formidables pour ça. Gratuits et disponibles 24/7, puisque c’est en vous que ça se passe. La séparation est la période idéale pour renaître à soi. Pour revenir à nos premiers loisirs ou passions et ainsi retrouver le goût de ce qui plaît vraiment à notre âme. De redonner vie à ces parties de nous qu’on a oubliées. C’est enlever des épluchures d’oignons pour retrouver ou découvrir le coeur de l’oignon, le coeur de nous. À chaque action que vous entreprenez, votre corps vous donne des signes qui veulent dire : ça, ça me fait du bien. Ou au contraire, ça, ça me casse les pieds. Écouter ce qui vous rend fort, heureux, fier de vous, léger. Écouter ce qui libère votre respiration, votre énergie, votre vitalité. C’est essentiel pour que vous restiez éternellement dans des énergies puissantes, pour que vous attiriez à vous une vie qui vous convient et pas une vie destructrice.
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VI
Devenir insipide et retrouver goût à la vie
Le secret pour en finir avec les relations toxiques est de devenir insipide aux yeux des personnes que vous jugez toxiques. Vous ne vous en rendez pas forcément compte, mais votre corps, votre voix, votre regard, vos mots, sont autant de micro signaux que vous émettez et qui traduisent vos failles, vos forces. Cela veut dire que même si personne ne s’en rend compte consciemment, inconsciemment nous nous tournons vers des gens dont nous avons perçu de minuscules détails qui nous attirent. Cela veut dire que sans vous en rendre compte, vous attirez des personnes toxiques qui perçoivent qu’avec vous, elles vont avoir ce qu’elles cherchent.
Pour ne plus attirer à soi les personnes toxiques, je vous propose d’abord de noter tous les traits de caractère que vous avez en commun avec le profil de victime dont je parlais au chapitre 2. Vous pourrez
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ensuite grâce à la technique des affirmations positives que j’évoque au chapitre VII (partie N° 8), modifier ces traits de caractère. Comme si vous cherchiez à vous défaire de ce qui en vous attire les manipulateurs, comme si vous cherchiez à tout rééquilibrer harmonieusement.
Et si vous supprimez ou diluez ces « failles », un jour, et ce sera bientôt, vous vous direz « tiens, je suis drôlement tranquille ces derniers temps, personne ne m’embête ». Vous aurez trouvé le moyen de ne plus intéresser les personnes qui cherchent à manipuler, à rabaisser.
Autre point très efficace pour éloigner les personnes malveillantes, c’est d’oser contredire les gens dans votre quotidien. Cela doit devenir une habitude, sans trop en faire bien sûr. Le but est d’arrêter d’être trop conciliant.
Faites le test. Dites ce que vous pensez, même quand vous n’êtes pas d’accord avec les autres. Et assumez-le. Ne vous excusez pas, ne prenez pas de pincettes, je suis sûre que vous en prenez déjà suffisamment le reste du temps. Soyez franc. Soyez vous.
Observez ensuite les réactions des gens. Certains vont devenir plus ouverts à vous et d’autres vont s’éloigner. Voilà. Vous savez éloigner les personnes toxiques et même les personnes qui ne vous aiment pas en réalité. Ce n’est pas plus compliqué que ça. À
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partir de maintenant, vous allez attirer des gens qui vous aiment pour ce que vous êtes vraiment et qui vous respectent. Et c’est génial !
On est d’accord, pour s’affirmer de cette manière, il faut avoir confiance en sa capacité à le faire et pour quelqu’un qui ne l’a jamais fait, il peut être intéressant de s’entraîner dans des situations simples avant d’affronter des contextes plus conséquents. Commencez par oser dire ce que vous pensez à la boulangère (les petits commerçants sont géniaux pour bien d’autres choses que leurs bons produits !) même si votre avis est différent du sien.
Expérimentez en toute bienveillance. Quand vous verrez les effets positifs, vous serez tellement fiers de vous que vous arriverez aussitôt à vous affirmer dans d’autres situations, sans même le chercher. Croyez en vous ! Moi, je crois en vous.
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VII
Mode d’emploi de votre Renaissance
La plupart des victimes perdent beaucoup de choses dans leur vie lorsqu’elles décident de se défaire de leur bourreau : leur logement, leur travail, leurs amis, leurs repères… Elles ont aussi perdu entre temps leur dignité, leur personnalité, leur force vitale, leur goût de vivre, leurs aspirations.
C’est essentiel lorsqu’on cherche à éloigner de soi les personnes toxiques de prendre soin de soi, de renaître à soi. Car plus on est heureux et libre d’être soi, plus on est naturellement solide.
Et les gens solides n’intéressent pas les PN, en tout cas pas en tant que proie. Évidemment, cette renaissance évolue en dents de scie, surtout si elle a lieu aussitôt la rupture. Accepter les périodes de fatigue, de faiblesse, les utiliser, pour créer, écrire, parler, dessiner, permet de se libérer. Ce sont des
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périodes nécessaires pour mieux savourer les périodes de renaissance.
Je ne sais pas quand est-ce qu’on peut se sentir prêt à se reconstruire après une histoire toxique. Cela dépend de sa gravité, de sa durée, de nos blessures. Peut-être que lire ces pages vous aidera à sortir plus tôt d’une certaine noirceur.
Découvrir sur le tard ce qu’est l’amour propre a été pour moi incroyable. Un grand Réveil. C’est comme si j’avais un deuxième coeur qui s’était mis à grandir en moi. Un coeur que j’avais laissé de côté toute ma vie.
La vie est si douce maintenant. Parce que je suis bien dans mon corps, dans ma tête, dans mes activités, dans mes relations. Cela pourrait être encore mieux, mais je ne cherche pas la perfection. L’équilibre, c’est déjà une belle victoire après tant de chaos intérieur. Aujourd’hui, je veux témoigner que tout est possible. Je veux dire que je me fiche de ce que les gens pensent. Je me contente d’aimer la présence de ceux qui sont bienveillants et qui veulent vivre en paix, en amour. Mais je n’ai besoin de personne pour me défendre ou pour m’aimer. Et c’est énorme pour moi comme changement.
Tout cela n’est pas arrivé par hasard. J’ai fini par accepter les perches tendues, j’ai mis beaucoup d’énergie à modifier mon comportement. J’ai compris qu’on attire ce en quoi on croit. Qu’on attire ce qu’on
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émet aussi. Comme dirait quelqu’un que je n’ai pas connu mais dont on m’a transmis quelques belles paroles « Comme on crie, l’écho retentit ». C’est tout à fait ça.
Pour vous donner un exemple, j’avais la croyance que j’étais fragile. Alors forcément, j’ai vécu tout ce qui vit une personne fragile. Depuis que je me suis accordé la croyance que je suis solide, que j’ai droit au bonheur, au respect, au confort et à moult autres choses, tout va bien. C’est un changement presque immédiat. Sans doute parce que les planètes étaient bien alignées. Enfin.
Ceux qui connaissent et pratiquent la loi d’attraction le savent. C’est une dépense d’énergie positive, hyper rentable, car cette énergie dépensée vous libère de vos chaînes et vous rapporte de l’énergie au centuple. Tout ne change peut-être pas tout de suite, mais le bien-être qu’on ressent immédiatement suffit à vous porter, à vous sentir tiré d’affaire. À croire en vous et en votre pouvoir créateur.
Plus vous mettez de l’énergie à vous valoriser, plus on vous valorisera. Moins on vous rabaissera. Le but n’est pas de devenir le roi du monde. Le but est de ne plus jamais subir.
L’énergie, ça passe par l’émotion, la communication, le temps, l’argent, l’intention, l’action, la pensée, l’imagination… Plus vous serez
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heureux de vous faire beau, plus on vous trouvera beau. Si vous vous faites beau en vous trouvant moche ou si vous le faites à contrecoeur, on vous trouvera toujours aussi moche. Et vous vous trouverez encore plus moche ! Il n’y a rien de rationnel, de scientifique, de logique dans cette démarche.
Quoique Einstein le disait : « tout est énergie ». Ce qui compte c’est de le vivre, pas de chercher à le comprendre. C’est de laisser le coeur vous guider, pas la tête. Elle a trop travaillé la tête, depuis trop longtemps. Laissons nos coeurs nous guider à présent. Et cela parlera à toute personne en cette période compliquée que nous vivons, après 2 ans de crise sur le dos d’un virus.
La loi d’attraction, c’est porter son attention à notre coeur, et à notre énergie. C’est aussi quelque part, une prise de risque. Prendre le risque d’attirer à soi des choses qu’on ne connaît pas. Dont on peut avoir peur mais dont on ne devrait pas avoir peur.
Plus vous prenez le risque de rencontrer des gens solides, qui vous intimidaient ou que vous pensiez ne pas mériter, plus vous éloignez les personnes fragiles (et pour moi, les PN sont fragiles).
Vous créez un environnement dans lequel vous assurez votre protection, et votre bonheur. Et c’est un acte d’amour pour vous-même. C’est prendre soin de vous de la meilleure des manières : écouter ce qui
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vous donne de l’énergie, de la fierté, de la joie. Vous avez le droit d’être en haut de l’échelle du bonheur.
Vous avez le droit d’être aimé vraiment. Aimé comme vous seriez capable d’aimer. Accordez-vous le risque d’être aimé et de connaître le bonheur en vous et dans votre vie de couple, sociale, professionnelle.
Cela passe par vous aimer vous, comme vous aimeriez une personne magnifique. Je ne parle pas d’attachement. Car vous pouvez être très attaché et ne pas aimer. Cela revient à ne pas vouloir quitter quelqu’un parce qu’après 20 ans de mariage ça fait mal à l’égo de se séparer, ça fait peur de changer ses habitudes. Même si on passe ses journées à se disputer, on préfère rester.
Pourtant, on pourrait choisir de voir les choses autrement. Et si ce n’était pas un échec ni un risque de se séparer, mais une page qui se tourne pour laisser place à des pages blanches, où vous pourriez tout écrire ? Vivez !
Vous êtes votre propre véhicule, votre propre maison, votre propre ami : vous êtes vital pour vous-mêmes, vous êtes votre priorité. Vous avez besoin (comme tout être humain) de vous faire passer avant les autres. Cela n’est pas égoïste. Être égoïste, c’est agir en se moquant des conséquences.
Penser à soi d’abord, prendre soin de vous d’abord et rester bienveillant, sans que cela soit à votre
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détriment, n’est pas égoïste. Rééquilibrez votre dévouement, en faveur de vous-même.
Utilisez cette période de prise de conscience, de renouveau, de séparation ou de transformation, pour remonter à la surface et prendre du recul. C’est un moment idéal pour voir d’un regard neuf et plus sain, les relations principales de votre vie. Avec votre famille, vos ex, vos amis, vos collègues, vos patrons, vos voisins, vos professeurs, vos camarades d’école…
Vous allez peut-être à présent vous rendre compte que vous avez moins d’atomes crochus avec certaines personnes, ou que des atomes ont disparu parce que vous avez réalisé qu’ils vous fragilisaient, qu’ils vous tiraient vers le bas.
Vous pourrez aussi entrevoir que certaines relations qui comptaient pour vous auparavant n’étaient pas saines en réalité. Même si elles ont pu vous apporter énormément de belles choses.
C’est une aventure qui remue mais le résultat sur votre bien-être et sur votre santé physique en vaut la chandelle. Vous sentirez une énergie physique qui revient, une légèreté, une facilité à respirer, une diminution de plein de petites maladies ou symptômes. Tellement vous avez enlevé un poids dans votre vie.
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En finir avec les relations toxiques, c’est aussi j’en suis convaincue, rééquilibrer votre santé physique et rallonger votre espérance de vie.
Étape par étape
Pour avancer facilement dans votre renaissance, donnez-vous juste un objectif : finir chaque expérience que je propose ci-dessous en vous sentant mieux qu’au début de l’expérience.
Le développement personnel ne fonctionne que s’il donne du bien-être, cette sensation d’avancer, de se libérer, de s’alléger.
1 – Décider
La première chose à faire pour ne plus jamais être victime, c’est de décider fermement que vous ne le serez plus. Car vous décidez de ne plus laisser qui que ce soit, pas même vos proches, vous manquer de respect.
Cela ne veut pas dire que vous allez entrer en conflit avec eux pour autant. Vous pouvez réussir à vous faire respecter dans la sérénité et que cela se passe bien, dans une ambiance agréable même.
Ce pouvoir de décision, cette motivation, cette détermination est à la hauteur du bonheur que vous vous apporterez.
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C’est en mobilisant toute votre énergie dans cette décision d’en sortir, que cela devient facile, évident. Et si vous sentez n’avoir d’autre choix que de faire preuve d’autorité face à ceux qui ne cessent de vous faire courber l’échine, si vous ne voyez pas comment faire autrement que de faire appel à la fermeté pour sortir de cette posture de victime, alors ce sera le plus beau cadeau que vous vous offrirez aussi. Parce que vous vous prouverez à vous-même que vous pouvez le faire, que vous avez de la valeur : et cela peut être une révélation incroyable, d’amour propre.
Maintenant que je pratique l’hypnose et que je comprends mieux l’inconscient, je peux oser dire qu’inconsciemment, vous savez déjà comment faire pour vous sortir de ces histoires, pour vous imposer.
Votre inconscient et votre mémoire ont vu des milliers de situations où quelqu’un s’imposait aux autres de manière légitime. Alors, vous saurez vous imposer naturellement si vous vous y autorisez. Et au début, cela demande de mobiliser de l’énergie, du courage, de l’audace mais cela devient vite un mécanisme normal et naturel. Croyez-en vous.
Quelles que soient les réactions des uns et des autres, quelle que soit la manière dont cette évolution personnelle se passe, vous pouvez choisir de croire en vous, d’être votre premier supporter.
C’est comme si vous changiez d’angle de vue. Au lieu de vous considérer comme celui qui se fait
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marcher dessus, vous pouvez vous considérer comme celui qui a vu plein de gens se défendre, et qui a donc toutes les ressources inconscientes pour le faire à son tour. Votre mémoire a tout enregistré.
2 – Amour de soi
« Aime-toi et la vie t’aimera ».
Dis comme ça, ça peut paraître naïf, trop innocent pour être un outil face aux manipulateurs. Pourtant, je l’expérimente chaque jour : l’amour inconditionnel est la meilleure des protections, le meilleur des outils.
Il éloigne les émotions négatives de vous, il diminue les mauvaises ondes, il anesthésie les croyances limitantes. Il forge des relations épanouissantes, attire la chance, la réussite. Expérimentez et aimez. Aimer, ça veut dire souhaiter ce qu’il y a de mieux pour l’autre. C’est tout.
Voici quelques pistes pour vous aider à vous apporter de l’amour à vous-mêmes. Cela contribue aussi à rehausser l’estime de soi, à oser naturellement s’affirmer.
Certains diront que ce n’est pas comme ça qu’on peut changer en profondeur. Mais les praticiens en hypnose et en sophrologie en font l’expérience tous les jours : l’inconscient ne fait pas la différence entre l’imaginaire et la réalité, alors vous pouvez envoyer des pensées, des émotions, des visualisations, des
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images à votre inconscient, il s’en imprégnera. Et cela fait même un effet boule de neige positif. Pour vous apporter de l’amour, vous pouvez changer de toutes petites choses dont l’effet est à la fois si doux et si puissant.
Observez ce que cela crée en vous de :
− Reprendre une activité juste pour le plaisir, pas seulement parce que « ça fait bien » ou parce que « c’est bon pour la santé ». Écoutez votre coeur, pas votre tête : vous allez ainsi enfin considérer certaines parties de vous que vous aviez mis sous cloche. Moi, j’ai commencé à faire du badminton, parce que j’adore jouer avec des balles, volants ou ballons, depuis toujours. J’avais envie de m’amuser. Non seulement je m’amuse, mais en plus j’ai rencontré des gens super, qui m’ont apporté des choses que je n’attendais pas. J’ai découvert que je pouvais faire bien d’autres choses dans ma vie. Une libération de plus.
− Écouter chaque partie de vous-même : celle qui veut se reposer, celle qui veut s’amuser, celle qui veut danser, celle qui veut créer un projet, celle qui veut aider, celle qui veut prendre du plaisir, celle qui veut se dépenser, celle qui veut donner… Chaque jour, écoutez toutes les parties de vous, comme un chef d’orchestre qui harmonise les mélodies de chaque instrument. C’est de l’amour : vous laissez être chaque partie de vous.
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− Avoir de la gratitude envers votre corps, qui vous a véhiculé toutes ces années, vous a fait vivre des tas de choses, au lieu de le trouver moche, mal foutu, quelconque… Votre corps est magique.
− Avoir de la gratitude envers vous-même, votre esprit, pour tout le chemin parcouru et les prises de conscience qui vous amène plus de bonheur
− Vous regarder dans le miroir, droit dans les yeux, et voir ce qu’il y a de plus beau en vous, au lieu de voir les cernes et le double menton.
− Arrêter de vous forcer à faire ce qui ne vous plaît pas. Ce qui ne vous plaît pas, c’est une manière que votre inconscient a de vous dire que vous faites fausse route, qu’un grand bonheur vous attend, ailleurs. Changer de travail si besoin. Vous êtes capable de tellement de choses.
− … à vous d’improviser les autres actions d’amour à vous-même !
Ce sont les choses simples qui marchent le mieux en développement personnel. L’amour de soi c’est à portée de main, à tout instant. C’est comme si vous aviez une fenêtre opaque entre vous et l’amour de vous. Par de petites attentions sincères envers vous, chaque jour, vous commencez à rendre la fenêtre moins opaque, puis transparente. Vous verrez petit à petit la version de vous qui s’aime. Et à quel point elle est soulagée par cet amour qu’elle attendait tant.
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Vous pourriez vous réserver 1 minute d’attention tous les matins. Vous savez, cet instant où vous ouvrez les yeux, vous saisissez votre téléphone pour couper le réveil et vous commencez à swiper sur les réseaux sociaux.
Je vous propose plutôt d’aller vous connecter à vous-même pour changer. De prendre 1 minute (ou plus !) pour vous envoyer des pensées positives. Par exemple, si demain matin en vous levant vous avez peur de ce que la journée vous réserve, vous allez vous installer confortablement quelque part, de préférence assis (pour ne pas vous rendormir !), devant votre café pourquoi pas, ou assis en tailleur sur un tapis (parce que cette posture équilibre plein de choses) et commencez par observer ce que vous ressentez dans votre corps, dans vos émotions. Comme un scan rapide de votre état général.
Et puis vous allez dire en vous-même ou à voix haute : « Je me sens apaisé. J’ai confiance en ce que cette journée va m’offrir. J’ai les capacités de rendre cette journée tranquille et agréable. Je m’en suis toujours sortie, je m’en sortirai encore mieux. De belles surprises m’attendent et je saurai les voir, les vivre ».
Concentrez-vous sur les sensations positives, laissez grandir en vous l’apaisement. Et si cela ne dure qu’une seconde, alors c’est génial. Vous avez déjà changé le cours de votre journée. Vous pouvez
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continuer à dire des phrases comme celles-ci, au gré de votre imagination, autant que vous le souhaitez !
Parfois, mes séances matinales durent 30 secondes, parfois 20 minutes. Au début de ma pratique, je faisais 45 minutes tous les matins. C’est dire à quel point j’avais besoin de me libérer ! Et à quel point je n’avais pas le temps de maquiller.
Il faut dire que j’aime particulièrement ces moments de conditionnement qui sont aussi des moments de contemplation. D’être à soi. C’est un plaisir. Si vous faites cela pendant une semaine, vous pourrez constater que vous vivez des choses nouvelles et apaisées, sans les chercher. Ou que vous ne subissez plus autant de choses désagréables. Et c’est la preuve que l’inconscient a fait des changements en vous.
3 – Estime de soi
Pour arrêter de subir les autres, vous devez envoyer des signes qui donnent envie de vous respecter et qui montrent que vous vous respectez, que vous vous aimez.
Peut-être pourriez-vous vous mettre davantage en valeur. Vous pourriez vous défaire de pensées négatives comme « je suis nulle » par exemple. Ou de croyances limitantes comme « je suis moche », « je
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suis fragile », « je suis vouée à l’échec », « je serai toujours en bas de l’échelle ».
Comme l’inconscient ne fait pas la différence entre ce qui est vrai ou ce qui est imaginaire, il s’imprègne de vos pensées, de la manière dont vous vous estimez. Plus vous avez de pensées dévalorisantes, plus votre inconscient se sent dévalorisé.
La bonne nouvelle, c’est que ça marche aussi dans le sens inverse. Si vous arrêtez de dire des phrases dévalorisantes à votre égard ou si vous arrêtez de nourrir vos pensées négatives, et qu’au contraire vous nourrissez des pensées valorisantes, vous verrez comme votre réalité change.
Dites par exemple « je suis belle », « je suis solide », « je mérite d’être respectée », « j’ai du succès », « je sais ce que je vaux », « j’ai de la valeur », « je suis quelqu’un de bien », « je suis aimée pour ce que je suis, pour mes qualités, mes charmes ». Cela peut être dur au début. On a l’impression de faire quelque chose de stupide, d’inutile, de pisser dans un violon. Mais si l’on y met du coeur, les effets sont immédiats.
Arrêter de se dévaloriser, c’est aussi arrêter de laisser le doute s’installer. Vous avez un nouveau projet et plus les jours passent, plus vous avez de doutes. Comme si vous vous mettiez des bâtons dans les roues en préférant voir le pire des scénarios. Arrêtez de voir le pire de ce que vous êtes capable de
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faire : voyez le meilleur de ce que vous êtes capable de faire et parlez-en autour de vous. Nourrissez ce regard positif sur vous.
De la même manière, soyez attentif aux petits mots que vous employez et qui n’ont l’air de rien. Si vous dites « j’ai essayé de faire un beau gâteau », vous sous-entendez que vous avez raté. Et les gens vont hésiter à le goûter. Vous auriez pu dire « je me suis éclatée à faire un super gâteau » et cela changerait tout. Les gens se précipiteraient pour le goûter et vous seriez flatté.
L’estime de soi peut aussi s’améliorer lorsqu’on prend soin de se présenter sous notre meilleur jour. Si vous mettez des vêtements fripés, vous envoyez le message que vous vous contentez de ça. Et que donc les autres peuvent se contenter du minimum envers vous.
Les personnes les moins scrupuleuses vont en profiter. Et l’inverse est tout aussi vrai ! Montrez aux autres à quel point vous prenez soin de vous et observez à quel point les autres vous respectent.
Je vous assure que les jours où je mets un manteau élégant pour faire mes courses, les gens me laissent beaucoup plus souvent passer et me disent « je vous en prie », alors que quand j’ai une veste de jogging, je suis transparente à leurs yeux et c’est moi laisse passer. L’humain est ainsi fait !
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4 – Gestion de l’empathie et des émotions
Les manipulateurs les plus subtils vous manipulent à travers vos émotions. Si vous êtes quelqu’un de sensible, de dévoué aux autres, d’empathique, de compatissant, le manipulateur va utiliser toutes ces qualités que vous avez, pour vous faire faire ce qu’il veut, ou pour vous faire culpabiliser, vous épuiser, vous dominer, vous humilier sans que vous en ayez conscience. Et le jour où vous commencez à vous demander si cette personne est nocive ou pas, c’est en général qu’elle a déjà causé beaucoup de dégâts sans que vous l’ayez remarqué.
Apprenez à écouter vos émotions, vos sensations intérieures, physiques. Un mal de ventre à chaque fois que vous voyez une personne ? C’est votre inconscient qui utilise votre corps pour vous dire « cette personne ne respecte pas tes limites, je n’en plus, affirme-toi ! » par exemple. Ou bien vous êtes amoureux !
Il y a un message derrière chaque réaction du corps ou émotion. À vous de les décoder.
Vous pourriez considérer votre empathie comme un luxe que vous choisissez d’accorder ou pas aux autres, sans dépasser vos propres limites.
Commencez peut-être par ne plus accorder votre empathie à chaque occasion, à ne plus laisser les émotions des autres vous bouleverser. Vous avez le
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droit de rester bien à l’intérieur de vous, même quand quelqu’un souffre devant vous.
Le simple fait de sentir ses émotions suffit à vous rendre compréhensif, humain, empathique. Vous n’avez pas à être dévoué à chaque occasion. Parce que certaines personnes vont vous manipuler et vous épuiser si vous ne mettez pas de limite dans cette empathie et dans le dévouement qu’elle engendre.
Demandez-vous si lorsque vous aidez quelqu’un, vous le faites par envie ou si c’est parce que cette personne vous a fait comprendre que si vous ne l’aidiez pas elle en souffrirait ?
Est-ce qu’elle vous manipule de cette façon en cherchant à vous faire culpabiliser ? Lorsque vous saurez faire la différence entre quelqu’un qui vous manipule de cette façon ou quelqu’un de sain, vous saurez gérer votre empathie. Gérer son empathie, c’est bizarre comme expression. Mais c’est l’expérience que j’ai faite et qui m’a beaucoup, beaucoup soulagée.
Certaines personnes sont instantanément envahies par les émotions des autres, mais aussi par des sensations intenses, les ambiances, sans parler de leurs propres émotions.
Elles ne font pas la différence entre ce qui vient de l’extérieur et dont elles ne sont pas responsables, et ce qui vient d’eux (leurs émotions, leurs sensations, leurs sentiments).
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Elles sont vite vulnérables car il suffit que quelqu’un de peu scrupuleux joue avec leur émotivité, leur sentiment de culpabilité pour qu’elles soient déstabilisées, envahies par quelque chose qu’elles ne comprennent pas, qu’elles subissent de plein fouet.
Alors elles commencent à penser qu’elles sont à côté de la plaque, elles commencent à se plier en 4 pour se rattraper et pour se libérer de cette sensation désagréable. Mais le manipulateur se débrouille pour que cela ne cesse jamais ou presque.
Garder à l’extérieur de soi les émotions des autres, c’est former un bouclier tout en restant sensible. Cela n’empêche pas d’écouter ce que ressentent les autres, pour les aider.
Le meilleur moyen de distinguer nos émotions de celles des autres, ou des tensions ambiantes, c’est de s’observer. D’être attentif à notre bien-être intérieur. D’avoir confiance en ses ressentis et stimule les ressentis positifs. De les laisser prendre toute la place.
Quand vous remplissez un verre d’eau, vous chassez l’air à l’intérieur du verre. Quand vous laissez le positif s’installer en vous, vous chassez le négatif. Il reste juste assez de place en vous pour que les émotions négatives aient la possibilité de circuler, de vous informer de ce qui se passe en vous, sans vous envahir. Elles deviennent alors des guides fiables. C’est une manière de développer son intuition.
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Stimulez au quotidien votre bien-être, votre tranquillité intérieure. Et dès qu’une tension s’installe, soyez attentif : est-ce vous qui ressentez ça, ou quelqu’un d’autre ? Vous pouvez choisir de laisser aux autres leurs émotions et de rester dans votre équilibre. C’est un entraînement.
Dès que vous ressentez les prémices d’une émotion, mettez sur pause : d’où ça vient et qu’est-ce que ça veut dire ? Est-ce que c’est moi ou la personne en face de moi qui ressent ça ? Est-ce que je peux laisser cette émotion s’évaporer tout de suite ou est-ce que je dois faire quelque chose pour la laisser s’exprimer : dire non, m’affirmer, respirer…
La méditation est de mon point de vue, le meilleur moyen de réussir à lâcher prise sur les émotions, sur les tensions qui ne nous appartiennent pas et qui risqueraient de nous tirer vers le bas.
5 – Attitude corporelle
Notre apparence physique et notre attitude corporelle sont un peu comme la vitrine d’un magasin. Elles donnent le ton. Et si arrêter d’être victime, commençait par ne pas en avoir l’air ?
L’idée serait de créer un changement profond en vous, en commençant par modifier la vitrine. Je ne parle pas forcément de votre look, quoique cela a son
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effet, mais plutôt de la posture, de la gestuelle, de la manière de poser sa voix ou de regarder quelqu’un.
D’autre part, en modifiant votre attitude corporelle, vous envoyez à votre inconscient une autre idée de vous. Quelqu’un qui a le dos courbé, les épaules tombantes vers l’avant, exprime l’idée qu’il est découragé, ou qu’il se soumet aux autres par exemple. Et l’inconscient en percevant cette posture du corps, croit d’autant plus qu’il est découragé ou soumis. C’est un cercle vicieux.
À l’inverse, si cette personne commence à ouvrir la cage thoracique, à se tenir droite, alors l’inconscient croit qu’intérieurement, la personne est fière, solide, courageuse ou audacieuse.
Faites l’expérience maintenant. Redressez-vous et observez les sensations subtiles dans votre corps, dans votre coeur, dans vos idées. N’y a-t-il pas un peu plus de lumière en vous ?
C’est un effet miroir. C’est aussi une manière d’appliquer la loi d’attraction. On attire à soi ce qu’on émet. Même s’il est vrai que c’est d’abord le découragement ou la soumission qui engendre une posture avec un dos courbé, il est possible de faire le chemin inverse. Par la posture, modifier l’état d’esprit.
Quelqu’un qui au fond de lui, se sent très facilement découragé, un peu comme si c’était sa nature profonde, peut considérablement changer sa
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vie en étant attentif à son attitude. C’est de cette manière que je me suis débarrassée de certaines failles. Et que je continue de les éloigner chaque jour.
C’est devenu une manière d’être : être conscient de ce qu’on envoie comme message à notre inconscient et aux personnes qui nous entourent, par notre posture, par notre tenue aussi, par l’intonation de la voix.
Je ne suis pas toujours dans le contrôle, je suis un humain. Mais je reste dans cette dynamique très souvent parce que ça me fait du bien.
Pour savoir ce que vous pourriez changer dans votre attitude corporelle, vous pouvez demander l’avis des personnes bienveillantes qui vous entourent ou d’un coach, mais vous pouvez aussi le faire seul si vous voulez vraiment avoir conscience de ce que vous dégagez.
Je vous conseille une expérience qui peut rebuter au premier abord. Vous filmer pendant 1 minute, en train de vous présenter ou de parler d’un sujet que vous aimez, puis visionner la vidéo.
Je sais que cela semble insupportable pour beaucoup. Pour moi, ça a été très dur. Une épreuve. J’ai dû mobiliser beaucoup d’énergie pour avoir le courage d’affronter ce que je dégageais à l’écran et qui semblait ne pas du tout correspondre à qui j’étais vraiment.
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Au fil du temps, j’ai pu me reconnecter un peu plus à moi-même grâce à cette expérience. Au final, ça m’a fait tellement de bien que j’ai été plus loin en osant publier des vidéos sur le web 6 mois après… Pour une timide qui ne s’aime pas, le challenge semblait impossible…
Jamais je n’aurais cru faire ça un jour. Je n’en voyais même pas l’intérêt. C’est un peu comme si j’avais décidé, de devenir en parfait accord avec moi-même, en gommant tout ce qui ne me correspondait pas dans mon attitude. Et de l’assumer, de l’ancrer dans la réalité, en osant me publier.
Entendre sa voix en regardant des vidéos de soi est tout aussi révélateur : vous aviez une certaine idée de votre voix et vous vous rendez compte qu’en fait, vous dégagez quelque chose qui traduit tout autre chose. Vous pouvez là aussi gommer des défauts en quelques instants, ôter des masques qui cachaient votre vraie personnalité, pour mieux vous protéger sans doute, car ce qui vous gêne quand vous voyez votre corps en photo ou que vous entendez votre voix, ce sont de mon point de vue, des mécanismes de défense.
Ces mécanismes qui vous ont été utiles à un moment donné, peuvent maintenant laisser place à ce qu’il y a de mieux pour vous. Si vous remarquez par exemple que votre attitude montre quelqu’un de figé, de triste, ou si vous trouvez que votre voix est faible,
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timide, alors vous pouvez recommencer à vous filmer en osant lâcher prise sur ces masques.
Que souhaitez-vous supprimer ? Un regard fuyant ? Une voix rébarbative ? Prendre conscience de tout cela peut suffire à changer votre attitude et à dégager tout autre chose. Et là aussi, votre inconscient s’en imprègne. Il n’y a pas besoin de faire cet exercice toute votre vie : quelques séances suffisent.
D’une manière générale, vous pouvez aussi vérifier que vous avez la posture de quelqu’un de bien dans ses baskets. Imaginez que quelqu’un, posé sur un nuage, tient une ficelle reliée au sommet de votre crâne. Et grâce à cette ficelle, il vient redresser votre tête vers le haut. Laissez vos épaules détendues. Laissez la joie se dessiner sur votre visage. Bombez légèrement le torse. Lorsque vous craignez certaines rencontres, pensez à ces détails dans la posture, et observez ce qui se passe pendant cette rencontre. En vous et en eux. Si en plus vous envoyez de l’amour inconditionnel, alors c’est le jackpot.
C’est un entraînement, qui va s’améliorer aussi vite que vous y mettrez de l’énergie et de l’amour pour vous-même. Prenez plaisir à laisser de belles choses s’installer en vous. Se révéler à vous. Et dès vos premiers exercices, vous pouvez mettre en pratique ce que vous avez découvert, dans votre vie de tous les jours. Cela permettra aussi à votre entourage de se faire progressivement à votre Réveil.
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Ou peut-être ne se rendront-ils compte de rien tellement ce sera naturel. La plupart des gens constateront simplement que « vous rayonnez ». Vous seul saurez d’où vient ce rayonnement !
6 – Confiance en soi
Plus vous envoyez de signes de confiance en vous par votre posture, même si vous n’êtes pas encore vraiment confiant au fond de vous, plus votre inconscient aura l’idée que vous l’êtes, et les autres aussi !
Vous allez vraiment devenir cette personne confiante, rapidement, car vous l’êtes déjà en réalité, simplement cette confiance est coincée derrière quelques barrières.
Vous n’imaginez pas la quantité de barrières que l’humain s’impose à lui-même inconsciemment. Et toute personne qui a la volonté d’enlever ses barrières trouve ensuite une personne qui a confiance en elle.
Avoir confiance en soi, c’est avoir foi en soi. Foi en sa capacité à être à l’aise avec les autres par exemple. Foi en sa capacité à ne plus jamais être victime parce que vous posez vos limites, à faire comprendre aux autres que vous n’êtes pas une proie facile.
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Croyez en vous et en votre capacité à montrer de l’assurance, de l’aisance, de l’amour pour vous. C’est un peu tout ça à la fois, la confiance en soi.
Pour vous aider, vous pouvez travailler en douceur votre apparence comme je vous le proposais plus haut. Vous avez juste à gommer les défauts qui vous dévalorisent, pour mettre à la lumière du jour cette partie de vous qui se sent bien, qui croit en ses projets, en sa capacité à être heureux, à faire de belles rencontres.
Cela passe par la posture, mais aussi par votre tenue vestimentaire, votre coiffure. Fini les vêtements dans lesquels vous vous cachiez : montrez-vous, osez l’élégance et le style qui sont les vôtres.
Peu importe ce que les autres en pensent. Et soyez prêt justement, à assumer ces changements, quoi qu’on en dise. Cela peut se faire en douceur, pas besoin de changements catégoriques !
Voici une affirmation positive que vous pouvez prononcer chaque matin en vous levant, en la modifiant selon vos besoins : « Je suis capable de faire tout ce que je veux de ma vie. Je crois en moi, en mon intelligence, en ma bonté, en mes bonnes intentions et mon intuition à faire les bons choix pour moi. Je m’affirme avec assurance et aisance, je suis à l’aise en toutes circonstances. Je réussis ce que j’entreprends. »
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Pour qu’elle soit efficace, il est important de ne pas utiliser de mots négatifs dans une affirmation positive, ni dans la signification, ni dans la grammaire. Par exemple, on ne peut pas dire « Je ne suis plus timide » ou « Je suis moins timide ». Car « timide » a une connotation péjorative socialement et la négation « ne… plus » n’est pas comprise par l’inconscient.
On dira plutôt : « j’ose aller vers les autres ».
Donnez-vous le temps de ressentir intérieurement que ça vous fait du bien de dire tout ça. De laisser ce bien-être grandir. De vous imaginer dans des scènes de vie, avec cette confiance en vous : que feriez-vous, que se passerait-il, comment vous sentiriez-vous, quels vêtements porteriez-vous, quel sourire auriez-vous ?
Je vous conseille d’improviser ces phrases, pour qu’elles éveillent vraiment quelque chose en vous. Et parfois, cela pourra vous faire pleurer, mais c’est peut-être simplement que vous vous rendez compte, en vous accordant ces jolies pensées, que vous ne l’avez jamais fait avant…
Laissez ces émotions s’exprimer et n’abandonnez pas. Reprenez vos affirmations positives de temps en temps et laissez les sensations agréables vous animer.
Chaque séance d’affirmations positives doit se terminer avec un sentiment de bien-être : n’arrêtez pas tant que vous n’avez pas ressenti ce bien-être en
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vous. Et observez ensuite, comment se passe la journée…
7 – S’affirmer et dire non
Grâce à la confiance que vous commencez à acquérir, vous pouvez désormais affirmer des choses que vous n’osiez pas dire avant. Vous pouvez prendre la parole dans des circonstances que vous évitiez jusqu’ici.
Si cela ne se fait pas naturellement, alors vous pourriez mettre à nouveau un peu d’énergie en vous lançant. Osez aller parler à ceux qui vous intimident par exemple.
Mais dans des circonstances qui ne sont pas trop dures pour commencer. Soyez toujours doux avec vous-mêmes. Par exemple, il est plus simple de commencer ce travail avec quelqu’un que vous ne reverrez jamais ou que vous reverrez dans des circonstances tranquilles.
Commencez avec un passant par exemple. Lancez la discussion et s’il y a matière à contredire, alors allez-y. Je vous invite à oser aller vers les autres, à susciter le dialogue, il n’y a rien de plus charismatique et joyeux.
Si vous commencez cette expérience d’affirmation directement face à un harceleur ou à un supérieur hiérarchique, ce sera plus stressant, plus déstabilisant.
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Mais c’est possible. C’est comme ça que j’ai commencé. Ce fut Rock’N’Roll mais tellement libérateur.
Écoutez-vous ! Une partie de vous a déjà cette capacité à communiquer avec les autres, à établir des relations saines et agréables, à imposer le respect tout en restant vous, bienveillant, à dire non même à quelqu’un qui déteste ça. Quelques conseils pour mieux vous affirmer :
− Regardez la personne dans les yeux, comme si vous cherchiez ce qu’il y a de mieux en elle et pas comme si vous alliez lui casser la figure. À moins que cette personne soit dans la confrontation, dans la domination ou dans l’agressivité, vous pouvez alors montrer un regard plus autoritaire pour décourager l’autre de s’en prendre à vous davantage. Tant que votre regard ne montre pas de peur, vous êtes sur la bonne voie. S’entraîner devant un miroir est très utile.
− Parlez distinctement, avec des consonnes bien prononcées, une voix qui porte, sans forcer, mais simplement en pensant au charisme naturel que vous avez gagné en travaillant sur votre confiance en vous, en vous filmant peut-être si vous avez osé vous faire ce cadeau. Observez comme cette voix représente la solidité que vous avez acquise, par vous-même.
− Tenez-vous droit (sommet du crâne bien haut, épaules détendues, poitrine plutôt bombée que l’inverse) et détendu.
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− Osez contredire lorsque vous avez l’occasion de donner un avis divergeant. Peut-être que votre avis divergeant permettra à d’autres de vous rejoindre, ou d’avoir des prises de conscience positives. C’est génial ! Vous allez découvrir votre potentiel à avoir des échanges plus riches. Et pas besoin d’avoir Bac+5.
Contredire en toute bienveillance et dire non sont quelques-unes des techniques qui montrent votre capacité à vous affirmer. Des clés qui ouvrent tellement de portes.
Par exemple, quelqu’un vous demande un service mais vous percevez son attitude comme louche. Vous avez le droit de lui dire non et vous n’avez pas besoin de mentir pour dire non, comme beaucoup le font dans le but de ne pas vexer la personne.
Au contraire, ce serait un signe de manque d’assurance. Dites la vérité mais toujours avec bienveillance. Une seule situation dans laquelle vous pourriez vous autoriser à mentir : face à quelqu’un qui pourrait être violent.
Il est important lorsqu’on commence à oser dire non à quelqu’un, d’apprendre à le faire sans trop de pincettes, sans tergiverser.
Par exemple, évitez les mots comme « un peu », « peut-être », « je pense que », « je vais essayer ». Car en faisant cela, vous autorisez l’autre à appuyer sur ce doute que vous avez plus ou moins exprimé.
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Exemple. Un vendeur vous propose de verser 10 centimes à une oeuvre de charité lorsque vous arrivez à la caisse pour régler votre achat par carte bancaire.
Vous êtes libre de dire oui de bon coeur, ou de dire oui pour être tranquille, ou de dire non parce que vous n’aimez pas qu’on vous invite à payer quelque chose que vous n’avez pas sollicité.
Si vous dites « Je pense que je vais dire non, désolée », votre réponse exprime un manque d’assurance et le vendeur va revenir à la recharge. « Vous êtes sûr ? Parce que… bla bla bla ». Si vous dites « Non, merci, cela ne m’intéresse pas », en regardant la personne avec un regard sûr et souriant, vous diminuez considérablement les chances qu’il insiste.
Quoique, j’utilise souvent cette phrase avec les démarcheurs téléphoniques et depuis quelque temps, ils osent répondre « mais qu’est-ce qui ne vous intéresse pas madame ? »
Alors, je dis juste au revoir et je raccroche. Si un vendeur vous fait le coup, vous n’allez pas partir sans vos achats ! Alors mon conseil serait de ne pas répondre à la question, qui n’a pour but que de vous déstabiliser. Le mieux est de répondre à côté. « Ah, finalement, je vais payer en liquide ». Ou bien posez une question en retour : « Vous ne prenez pas ma carte ? ».
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Vous pouvez aussi vous contenter d’un « Non merci » tout court, que vous répétez autant de fois que nécessaire, mais c’est moins drôle !
Enfin, il est « normal » dans notre société de nous justifier lorsque nous disons Non. Pourtant, se justifier c’est aussi montrer aux autres que vous ne vous autorisez pas à dire Non purement et simplement, que vous vous sentez redevable d’une justification. Je conseille aux personnes qui ont tendance à se faire marcher dessus de dire Non tout court. Et en plus, les personnes toxiques détestent ça !
C’est un très bon moyen de révéler la personnalité des gens en face de vous. Que voulez-vous comme relations humaines ? Des gens qui vous tiennent par le col ? Des gens qui vous accueillent comme vous êtes sans jugement, même quand vous dites Non tout court ?
C’est un comportement qui devient naturel, dès lors qu’on le pratique régulièrement. Dire non est un droit. Ne ratez donc pas une occasion de vous affirmer ! Et si vous constatez que cela fait quelques semaines que vous n’avez pas eu à dire non, c’est peut-être que vous reprenez vos habitudes du passé. Restez vigilant, et rencontrez des gens plus souvent. Rien de plus formateur que de rencontrer plein de gens pour que s’affirmer devienne naturel.
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À la suite de séances d’hypnose, j’ai régulièrement eu des retours de personnes qui se surprenaient à dire Non et à s’en sentir tellement soulagé…
Vous avez le droit de dire non, surtout si vous sentez que cette personne n’est pas correcte.
8 – Ignorer ou recadrer ?
Quand on a tendance à se faire écraser, c’est souvent parce qu’on n’ose pas s’affirmer, d’une manière ou d’une autre. Or, on a tous connu à un moment de notre vie, quelqu’un qui ne respectait pas nos limites. Que cela engendre des conséquences bénignes ou graves.
Et cela risque de continuer si vous ne vous affirmez pas face à quelqu’un que vous voyez régulièrement et qui vous nuit. Car cette personne n’a pas détecté vos limites ou bien elle aime tout simplement les dépasser. Je répète. Cette personne n’a pas détecté vos limites (vous ne lui avez pas montré, donc elle pense vraiment que vous lui autorisez à vous marcher dessus, même si pour vous, cela paraît évident) ou bien elle aime tout simplement les dépasser (elle est donc malsaine).
Vous pouvez soit ignorer la personne soit la recadrer, en lui montrant clairement vos limites. La première option est simple et ferme : vous vous détournez de la personne qui cherche à vous écraser,
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à vous rabaisser. Vous restez indifférent à tout ce qu’elle dit. Si elle n’est pas trop tenace, elle vous laissera tranquille. Sinon, vous passez à la vitesse supérieure : recadrer.
Recadrer quelqu’un peut se faire en douceur et même avec beaucoup de subtilité. Cela peut même avoir des effets très constructifs sur vos relations avec la personne. Vous n’imaginez pas les scénarios possibles !
Il suffit parfois de montrer l’exemple pour que quelqu’un capte le message. Parfois, un simple non et avec le sourire, suffit. Ou un simple « je ne suis pas d’accord » ou « ça ne te regarde pas ». L’humour aussi et la repartie permettent de recadrer avec charisme.
Entraînez-vous, même seul. Remémorez-vous une remarque que votre patron vous a faite et qui vous a blessé. Que pourriez-vous lui répondre, si vous étiez le roi de la repartie ? À vous de tester, d’expérimenter. Parfois, la solution est bien plus simple et légère qu’on ne le pense.
Et souvent, les personnes qui ont tendance à vous piétiner ou qui vous harcèlent purement et simplement ne se rendent même pas compte de ce qui vient de se passer : vous les trouverez pantoises si vous les recadrez. Subjuguées de voir qu’il existe une partie de vous capable de les recadrer et qu’en plus, cette partie de vous a raison.
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Si quelqu’un cherche à tout prix à vous manipuler ou à vous dominer, à vous écraser ou à vous montrer que vous êtes faible, alors que vous avez exprimé des limites à plusieurs reprises, vous pourrez vous montrer plus autoritaire, voire vous imposer dans une posture dominante.
Souvenez-vous que les pervers narcissiques fonctionnent uniquement en rapport dominé/dominant. Pour ne pas qu’ils vous nuisent, vous aurez à certains moments besoin d’être clairement dominants. Parfois même de parler au PN comme un instituteur parle à un élève perturbateur.
Le but étant de lui montrer qu’à présent, c’est vous qui dominez. Pour vous aider à vous montrer dominant tout en gardant votre bienveillance, vous pouvez vous appuyer sur des astuces simples : regarder droit dans les yeux, bomber le torse (sans excès !), être bien ancré dans le sol, avoir une voix qui porte, utiliser des phrases froides, c’est-à-dire des phrases qui ne sont pas empreintes d’émotions, qui ne risquent pas d’être prises pour des menaces, ni utilisées contre vous. Des phrases qui ne sont pas provocantes.
Ce que j’appelle une phrase autoritaire mais froide c’est par exemple : « je t’interdis de me parler comme ça » ou « je mérite le respect », « c’est ton avis pas le mien ». Ce sont des phrases qui empêchent l’autre
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d’avoir une emprise, car il n’y a pas d’agressivité, de culpabilité ou de peur sur laquelle le PN pourra surfer.
Contrairement à des phrases chaudes comme « dis-le encore une fois et tu vas avoir affaire à moi ». Là, vous déclenchez une tornade car vous le menacez, vous l’agressez, vous risquez potentiellement de déchaîner sa violence.
Évitez les phrases qui vont vexer volontairement, qui vont provoquer ou accuser. Soyez neutre dans vos phrases.
Si vous craignez un dérapage, arrangez-vous pour faire ce recadrage en public. En effet, le PN tient à son image sociale et il se sentira humilié si vous le recadrez devant tout le monde.
Il le vivra comme une honte. Il va sûrement chercher à vous déstabiliser en retour mais restez droit dans vos bottes, imperturbable.
Ce recadrage pourrait l’empêcher de recommencer à vous embêter car il sait que vous êtes maintenant capable de le recadrer devant les autres et il déteste ça.
En apprenant à recadrer un PN ou d’autres personnes qui vous manquent de respect, vous devenez aussi capable de les mettre à distance, voire de mettre fin à un harcèlement, même si je sais que les harceleurs de type PN sont difficiles à lasser. Le jour où ils ont compris que plus aucun de leurs stratagèmes n’a d’emprise sur vous, vous ne les
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amuserez plus, vous ne les nourrirez plus. Encore une fois, c’est une question d’énergie : nourrissez ce qui est bon pour vous, et le reste finira par s’étioler.
9 – Couper les ponts
Une personne toxique, a fortiori un pervers, a un fonctionnement différent du vôtre. Elle peut vous faire croire (et elle le croit d’ailleurs) qu’elle a changé, qu’elle est prête à faire des efforts pour vous récupérer, pour rétablir vos relations, mais à la moindre occasion, elle replonge dans sa toxicité.
Elle recommence à vous menacer, à vous rabaisser, à vous torturer intérieurement. Parce que c’est plus fort qu’elle, inconsciemment.
S’il est facile d’empêcher de nouvelles personnes toxiques d’entrer dans votre vie une fois que vous avez compris comment faire, il est beaucoup plus compliqué d’imposer des limites à quelqu’un qui est habitué à les enfreindre depuis longtemps.
Vous pourriez passer vos journées entières à poser des limites à cette personne et ainsi l’empêcher de trop vous nuire certes, mais vous resteriez dans une relation où vous passez votre temps à poser des limites. Voulez-vous passer votre vie ainsi ?
Couper les ponts est extrême. Cela bouleverse la vie humaine mais aussi matérielle. Parfois, c’est la seule solution pour permettre une renaissance.
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Certaines victimes font le choix de rester. Ou pensent ne pas pouvoir partir car elles n’ont pas la possibilité d’être logées ailleurs, de subvenir à leurs besoins.
Et si c’était justement l’occasion, de s’autoriser cette liberté de sortir d’une dépendance financière ?
Tout est possible, si on s’autorise au changement. Parfois, pour votre bien, pour votre santé aussi, couper les ponts et le faire sans regret est la seule solution.
D’ailleurs, cette séparation ne peut être que bénéfique à la personne toxique aussi. Elle va pouvoir réapprendre à vivre autrement sans proie et peut-être qui sait, changer ses schémas. Je fais toutefois partie de ceux qui pensent que les PN ne changent jamais. Car ils ont de leur personnalité cette difficulté ou incapacité même, à se remettre en cause. Je n’en connais pas un qui ait changé.
Les ruptures sont toujours difficiles, déchirantes. Se séparer d’un PN l’est d’autant plus qu’il va s’accrocher, dans de nombreux cas et que cela demande de l’énergie, de résister, de mettre de la distance. Et puis, parce que certains deviennent violents quand on leur annonce la rupture.
Il serait dommage, d’entreprendre une renaissance à ses risques et périls. Alors ce que je conseille si vous sentez que la violence physique peut s’immiscer entre vous, c’est soit de partir en catimini, soit de vous
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entourer de personnes solides et bienveillantes. Ne lui dites pas seul à seul.
Dans certains cas, il sera plus facile de ne pas vous justifier, de dire simplement que c’est fini, car certains PN vont saisir toutes les perches pour se raccrocher, pour vous faire culpabiliser. En ne leur donnant pas de matière à vous manipuler, vous les empêchez de le faire. Vous les privez de leur nourriture favorite.
Si vous décidez de quitter un PN, apprêtez-vous à ne pas revenir en arrière. Car la violence de votre relation serait sans doute décuplée si vous revenez.
La seule chose qu’il doit percevoir de vous dès la séparation, c’est que vous ne reviendrez pas sur votre décision, c’est que vous vous sentez mieux comme ça et qu’aucune réaction de sa part ne vous fera changer d’avis ou ne vous fragilisera.
Je sais que c’est compliqué, surtout lorsqu’il y a des enfants issus de cette relation, mais c’est une attitude efficace pour vous protéger. Ne cédez pas. Car les pervers narcissiques peuvent insister longtemps pour vous faire craquer, surtout s’ils sentent que vous pouvez revenir en arrière ou craquer émotionnellement, ou s’ils sentent que vous vous remettez en question, que vous êtes attaché à lui.
Dites-vous bien qu’il joue avec vos émotions, vos sentiments, vous aurez donc tout intérêt à lui retirer cette emprise émotionnelle ou sentimentale, en ne lui
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montrant pas de sentiments ou d’émotions de type culpabilité, colère, tristesse, peur, doute, regret…
Cela signifie que face à lui, ce qui doit prédominer dans votre attitude, c’est tout ce sur quoi il n’a pas d’emprise : la froideur, la joie, l’amour inconditionnel, l’indifférence.
Face à lui, même à travers vos messages écrits, c’est en restant froid, impassible, comme un comédien qui joue un rôle, que vous l’empêcherez d’appuyer là où ça fait mal.
Vous jouez le rôle de celui qui ne laisse aucune chance à l’autre de lui nuire à nouveau.
10 – Mettre fin au harcèlement
Le PN ne peut pas rester dans la paix, c’est comme s’il était configuré pour vivre dans le conflit. Alors, la nuisance continue souvent, même après la séparation.
Mais la bonne nouvelle c’est que vous avez un pouvoir sur ça. Là aussi, ce sera de rester impassible. Le harcèlement parfois continue jusqu’à ce que la personne toxique ait vraiment tout tenté pour à nouveau vous blesser ou vous récupérer.
Cela peut aller jusqu’au chantage au suicide. Jusqu’à feindre une maladie. Jusqu’à menacer d’enlever un enfant ou de tuer l’animal de compagnie…
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Une fois qu’il a tout tenté, le PN peut devenir mielleux, adorable, et puis un jour il n’a plus d’imagination et abandonne.
Le meilleur moyen pour la victime de mettre fin au harcèlement d’un PN tenace, c’est de fuir, de changer d’adresse, de numéro de téléphone, de prendre un pseudonyme sur les réseaux sociaux.
Lorsque vous aurez passé quelques mois sans nouvelles, vous pourrez à nouveau reprendre votre nom sur les réseaux sociaux, en sachant qu’il vous contactera sûrement mais vous aurez repris de l’énergie entre temps et vous pourrez supporter cela, jusqu’à ce qu’il se décourage. J’ai bloqué le père de ma fille 12 fois sur les réseaux. À chaque fois, il recréait un nouveau profil. Aujourd’hui en publiant ce livre, je rétablis ma dignité. Mais une question revient sans cesse dans ma tête : et si jamais il lisait ce livre et qu’il refaisait surface ? Que le harcèlement reprenait ? Cette éventualité, qui sonne comme un doute, est une pensée négative, que je refuse de nourrir. Je laisse en moi l’énergie que me procure le bonheur de partager ce livre avec vous.
Car de mon point de vue, vivre caché éternellement n’est pas vivre et même si cela demande plusieurs vagues de harcèlement, ça vaut le coup si c’est pour se libérer entièrement.
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Parfois, la prise de parole suffit à mettre fin au harcèlement. Idéalement, je vous conseille de prendre le harceleur à froid, pour qu’il soit saisi, désarçonné.
Il va chercher à rester dominant et par exemple à rejeter la faute sur vous. Il va même vous traiter de pervers narcissique s’il sait que cela peut vous énerver, vous blesser. Il peut aller jusqu’à vous dire que c’était vous, la personne violente ou menaçante. Si bien qu’une personne extérieure à la situation pourrait bien croire que c’est lui la victime et vous la personne toxique ! Un comble !
Gardez bien en tête que vous savez qui vous êtes et que plus vous resterez bienveillant, plus vous aurez l’assurance d’être dans votre bon droit d’exiger le respect.
Certaines phrases peuvent être utiles pour les empêcher de reprendre le dessus dans un échange :
− C’est ton point de vue, pas le mien (s’il essaie de vous faire culpabiliser par exemple)
− Je t’interdis de… (m’insulter, dire des choses méprisantes, de dire du mal de moi…)
− J’ai le droit d’avoir un avis différent
− Je t’invite à chercher en toi, ce que cela t’apporte de faire ça, car moi, ça ne m’apporte rien d’intéressant.
Plus vous aurez cette attitude qui vous rend insaisissable, plus il se découragera.
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Vous pouvez aussi être plus ferme en exigeant qu’on arrête de vous manquer de respect. En faisant appel à un supérieur, aux forces de l’ordre.
Il se peut que ces personnes toxiques fassent des malaises, tombent en dépression, coupent les ponts ou du moins fassent semblant, pour vous faire réagir : ne réagissez pas. Vous n’êtes pas responsable de leur état de santé (plus ou moins bien imité), de leur bien-être, de leurs colères, de leur douleur.
11 – Créer vos relations saines
Pour vous et moi, il est maintenant hors de question d’être en relation avec une personne nocive, même juste un tout petit peu nocive. Vous avez déjà porté trop de poids dans votre vie, à subir trop de malveillance.
Et le meilleur moyen d’arriver naturellement à en finir avec des relations malsaines est de vous entourer de gens qui vous portent.
Cela veut dire s’entourer de personnes qui vous respectent, qui ne vous négligent pas, qui sentent naturellement vos limites, qui ne vous forcent à rien, qui ne vous méprisent pas ou ne cherchent pas à vous mettre mal à l’aise.
Idéalement, cela pourrait être des personnes qui savent se faire respecter elles-mêmes, peut-être des gens que vous trouvez intimidants mais surtout
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bienveillants, car c’est en côtoyant ceux qui ont ces qualités que vous pourrez renforcer en vous-mêmes votre capacité à imposer le respect.
Cela fonctionne pour tous les comportements ou traits de caractère. Vous voulez devenir drôle ? Entourez-vous de gens drôles. Vous voulez devenir triste ? Entourez-vous de gens… non, vous ne voulez pas être triste.
C’est naturel pour l’humain d’aller chercher chez l’autre un savoir-faire qu’il n’a pas, simplement en le côtoyant. Il y a un mimétisme puissant au niveau inconscient.
Maintenant, la balle est dans votre camp pour créer de nouvelles relations. Lancez-vous dans des activités qui vont vous faire rencontrer des gens avec qui vous vibrez. Il suffit de faire ce que vous aimez, ce que vous trouvez sain, agréable, vivifiant.
Profitez-en pour découvrir de nouvelles choses peut-être. Cela vous mènera naturellement vers des gens qui ont les mêmes goûts que vous, les mêmes valeurs ou bien qui ont des qualités que vous cherchez à développer.
Il y a de fortes chances que vous tombiez rapidement sur des personnes qui vous portent, par leur assurance, leur gentillesse, leur bienveillance. Et surtout, votre inconscient va enfin découvrir les mécanismes que ces personnes adoptent, il va les mettre en place à son tour. Vous savez, quand on a
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toujours évolué dans un milieu toxique, on ne sait pas comment se comporter de manière saine.
C’est comme si vous disiez à un homme de Cro-Magnon « passe-moi la télécommande ». Il ne conçoit même pas qu’un truc pareil existe. Mais s’il voit quelqu’un devant une télé, en train de zapper, il va comprendre et ça lui paraît évident en 2 secondes.
Si vous passez du temps avec des gens bienveillants et qui visiblement, ne se font jamais marcher dessus, vous donnez à votre inconscient la possibilité de les imiter.
Vous lui ouvrez les portes de mémoires humaines très vastes. Et vous n’avez même pas à le faire consciemment. C’est aussi ça, la loi d’attraction. Si vous mettez beaucoup d’énergie à vouloir vivre sans argent par exemple, parce que vous trouvez que l’argent est la cause de toutes les injustices, et bien vous allez sans doute avoir des difficultés financières par la force des choses.
Si vous pensez que l’argent est un outil merveilleux dès lors qu’il est bien utilisé, alors vous attirez l’abondance. Et vous en ferez quelque chose de bien.
Si vous mettez un max d’énergie dans le respect de vous-même, vous attirerez tout ce qui est lié au respect de vous-même : des gens qui vous respectent, des situations moins pénibles, des évolutions professionnelles inattendues…
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Plus vous penserez avec apaisement « je suis respecté » au lieu de « je suis une proie facile et je vais encore me faire taper dessus », plus vous serez respecté et soutenu.
12 – Eduquez vos filsApprenez vos enfants à s’aimer
J’ai longtemps pensé que si les garçons étaient élevés correctement, ils ne deviendraient pas méchants. Mais en réalité, les femmes aussi peuvent être méchantes, violentes. D’autre part, quelqu’un devient toxique quand il trouve quelqu’un qui est prêt à supporter ses comportements dévalorisants.
Quelqu’un qui n’osera pas s’imposer ni dominer. Alors apprendre aux enfants à respecter les autres est essentiel, mais cela ne suffit pas. C’est en apprenant aussi aux enfants qu’il faut s’aimer soi, suffisamment pour vouloir se faire respecter, que l’on évite d’en faire des victimes.
Apprendre aux enfants à exprimer leurs émotions au lieu de les enfouir en eux, à respecter leur rythme, à ne pas se soumettre au-delà de leurs limites.
Le meilleur moyen de protéger son enfant de la maltraitance, maintenant et pour le reste de sa vie, c’est de le mettre en confiance, de le valoriser, de le laisser libre d’être lui, de vivre.
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De le laisser exprimer ses opinions, de lui apprendre à le faire avec respect et bienveillance. De ne pas être trop exigeants avec eux-mêmes, de leur faire comprendre qu’ils ont droit à l’erreur, à l’émotion, à la rigolade, au respect, à la considération, à rêver.
Nous ne sommes pas sur Terre uniquement pour apprendre, travailler et faire ce qui est bien. Nous avons plein d’expériences et de plaisirs à vivre.
Je voulais simplement ne pas finir ce livre sans sensibiliser l’humain sur le fait que, les humains violents ne sont pas les seuls responsables.
Les victimes, surtout « à répétition », ont un travail à entreprendre avec elles-mêmes. Et c’est une aventure merveilleuse et pleine de douceur !
Douce vie à vous
En guise de conclusion, je voudrais vous souhaiter une vie heureuse, de belles retrouvailles avec vous-même, une belle découverte de la version la plus heureuse de vous-même, celle qui se fait respecter, qui se respecte, qui s’aime. De belles rencontres avec des humains sains et aimants, vraiment aimants, qui vous illuminent, qui veulent juste Être avec vous.
Je voudrais remercier toutes les personnes qui m’ont écrasée et celles qui m’ont aidée à me relever, et parfois ce sont les mêmes. Merci de m’avoir éclairée, dans la violence ou dans la gentillesse, de m’avoir guidée vers l’amour de moi.
Je souhaite de tout coeur à chaque personne, qui se retrouve dans le profil de victime, de vivre enfin le bonheur que tout être mérite.

Imprimé en Allemagne
Achevé d’imprimer en février 2022
Dépôt légal : février 2022
Pour
Le Lys Bleu Éditions
40, rue du Louvre
75001 Paris

Lucie est certifiée en hypnose SAJECE et membre du Syndicat des Métiers de l'Hypnose

Merci beaucoup pour vos témoignages, ils sont précieux.

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