Lucie Manet, Eveil de soi      

                   

CREOS – Arrête de te faire écraser – Etape 6 : affronter ces démons

 

1 – Gérer les hauts et les bas

Comme je le disais dans un des cours précédents, tu vas forcément avoir des hauts et des bas dans ce chemin vers la fin de la posture de victime. Ce sera peut-être tout à l’heure, dans 2 semaines, dans 1 an… Tout dépend de ce que tu vis. Tu pourras ressentir de la tristesse, de la fatigue, de la colère, du découragement. Ne lui cède pas la place ! Accorde-toi un moment de temps en temps pour accepter ces émotions désagréables, c’est aussi comme des petits deuils à faire. Laisser tes fragilités au passé, te détacher d’un modèle d’éducation qui t’ a rendu vulnérable, t’éloigner de ceux qui te rabaissent… Prends le temps de laisser les larmes couler si besoin, sans que la tristesse ne devienne la norme. Reprends le dessus sans trop tarder. Reprends les affirmations positives sans trop attendre, pour te rebooster. Tu auras aussi besoin parfois peut-être, de faire preuve d’une certaine fermeté à ton égard, te dire par exemple : “Non Lucie, ne craques pas, c’est fini tout ça, hors de question que tu perdes la confiance en toi que tu acquise”.

D’où l’importance de noter ces affirmations positives, ces mots clés qui font tilt, car parfois, tu vas vouloir retourner vers des affirmations que tu n’utilisais plus depuis longtemps et tu risques de les oublier. Je conseille toutefois, au moins 1 journée par semaine, de te laisser tranquille : fais tout ce que tu veux, pleure, stresse, fuis, mais seulement pour une journée, pas plus ! Au fur et à mesure tu n’auras plus besoin de faire ces pauses car être respectable et plein d’assurance sera ton bonheur au quotidien ! Du vécu, là aussi.

Enfin, si tu as souvent envie de craquer, c’est peut-être parce que tu ne te prépares bien face aux difficultés qui se confrontent à toi. Si tu dois tous les jours être en tête à tête avec un supérieur qui t’humilie, cela est infernal. Tu dois te préparer tous les matins, quitte à préparer quelques phrases qui vont t’aider à le recadrer en restant bienveillant. Voici donc quelques armes pour les coups dur à venir.

2 – Refuser de se laisser marcher dessus

On peut être gentil et recadrer quelqu’un. Avec le sourire ou non. Par exemple, un ami qui te taquine mais dont tu sens une pointe d’arrogance qui te gêne, qui t’humilies, qui te rends dominé, tu peux simplement lui répondre avec humour et il va comprendre qu’il ne doit plus faire ça avec toi. Si tu ne lui avais pas dit, 2 semaines plus tard toute la bande se moquait de toi à chaque occasion !
En revanche, un voisin qui te harcèle, un pervers narcissique qui te menace ou ce genre de situation beaucoup plus grave et dégradante, je te conseille de leur parler comme si tu étais une maîtresse d’école, ou comme si tu parlais à un chien : “ça suffit, je t’interdis de me parler sur ce ton” ou “je t’interdis de m’adresser la parole”.

3- Se faire respecter

Et pour éviter que la personne rebondisse afin d’encore vous dominer, je te conseille de ne pas poser de question, ou dire “désolé” ou “s’il te plait”. Pour t’imposer, tu ne peux pas demander à quelqu’un d’arrêter, s’il est dominant. Car il ne fonctionne qu’en mode dominé / dominant bien souvent. Tu vas donc devoir le dominer pour ne pas qu’il te domine, et lui ordonner de te laisser tranquille. Par exemple : “j’exige que tu respectes mon travail”. S’il te coupe la parole en essayant de retourner la situation contre toi ne l’écoute pas, reprend tout de suite la parole “non, non ça ne marche pas avec moi, je n’écoute plus ce que tu dis maintenant”. Ces phrases sont de bons exemples car elles sont fermes, froides (elles ne sont pas provocantes) et respectueuses (du moins, elle ne sont pas injurieuses, ni agressives, ni méprisantes…). Grâce à cela, tes propos seront mesurés et c’est important car on ne se rabaisse pas au niveau des gens méchants : tu dois montrer ton autorité, ta force, sans entrer dans leur jeu, sans faire quoi que ce soit qu’ils pourront utiliser contre toi.

Se faire respecter, c’est un acte d’amour très fort envers soi-même : ose te défendre, ose dire stop à quelqu’un, tu verras le bien que ça fait… Ensuite, si le bourreau continue à te nuire ou même à entrer en contact alors que tu lui as interdit, tu peux aller plus loin en prenant de la distance ou même en coupant les ponts. Il n’ y a pas le choix avec la plupart des pervers narcissiques par exemple, que de rompre complètement les liens. Déménager, changer de travail, ça peut être la seule issue, même si dans l’idéal, vous allez essayer de ne surtout pas les laisser vous obliger à fuir.

Le statut de membre de la famille, même d’un aîné, ne donne pas le droit d’humilier les plus faibles : ton devoir est de prendre soin de toi d’abord. Si certains membres de ta famille te nuise, tu as le droit de couper les ponts. ça ne fait pas de toi un mauvais fils, ça montre plutôt que l’autre était un mauvais père, qui n’a pas su te respecter, te préserver mais au contraire qui t’a entassé dans une posture de soumission, faisant de toi la victime idéale. T’en éloigner, c’est sain, et peu importe ce qu’en disent les autres. Tu seras peut-être accusé d’abandonner un parent et alors ? Tu sais que ce n’est pas ce que tu as fait. Tu as choisi de t’apporter le respect que cette personne te refusait depuis toujours.

Exercice pratique : aller plus loin

Les jours précédents, tu as déjà commencé à te montrer en société en assumant ta meilleure version de toi-même. Aujourd’hui, nous allons aller un peu plus loin car pour se faire respecter, il faut savoir être bien dans sa peau en toutes circonstances. Petit à petit, tu vas donc aller à la rencontre de ceux qui sont le plus intimidants pour toi. Nous avons commencé par les inconnus dans la rue, les proches avec qui on se sent à peu près bien, aujourd’hui, tu dois trouver un contexte dans lequel tu perds habituellement encore plus tes moyens. Aller à la caisse, appeler quelqu’un qui t’intimide un peu, parler à un collègue que tu trouves imposant, etc. Choisis une situation et décide de l’affronter avec puissance, tranquillité et bienveillance, avec amour de toi-même. Tu es imperturbable.
Par exemple, si tu as toujours une appréhension en arrivant à la caisse, ce sera ton objectif : parler avec la caissière et te sentir en confiance du début à la fin. Je ne te demande pas de lui raconter ta vie pendant 1h, elle a autre chose à faire ! Je te demande de ne pas subir la situation mais d’être acteur de ce moment échangé. J’imagine que d’habitude, tu lui dis toujours bonjour, merci, au revoir. Sinon c’est pas bien !! Cette fois, tu vas ajouter une phrase, celle qui te viens à l’esprit et qui est adaptée à la situation. Tu ne peux donc pas la choisir à l’avance. Il ne faut pas d’ailleurs, cela ne t’aidera pas sinon. Tu dois apprendre à improviser, à créer une dynamique, à montrer le meilleur de toi (tu es drôle, tu es généreux, tu es quoi ? Montre-le !), même juste pour une phrase pour commencer. Si cette phrase fait mouche, si ton attitude est agréable pour la caissière et si elle même elle est ouverte, vous pourrez peut-être échanger plusieurs phrases sympa ! Quoi qu’il en soit, tu sortiras heureux ou heureuse de cet échange : si tout se passe bien tu le seras naturellement, si la caissière te fais la gueule, tu pourras au moins être fier de toi car tu auras été plus sociable qu’elle, ce qui est peut-être un miracle pour toi ! Mais lorsque tu ne sens pas une énergie positive en toi à la suite de cet exercice, fais un feedback : as-tu envoyé des signes de manque de confiance ? avais-tu un regard de serial killer ? etc. Peut-être quelque chose dans ton attitude a coincé. Dans ce cas, je t’invite à rejouer la scène devant une caméra : enregistre et visionne ou à la rejouer la prochaine fois que pourras vivre cette même situation. Tant que tu n’as pas constaté un changement positif en toi et dans ton interaction avec l’autre, refais m’exercice avant de passer à la leçon suivante. Il se peut aussi que la situation que tu as choisie est trop facile ou trop difficile pour toi, pour commencer.
Adoptes cette nouvelle attitude avec tes proches aussi : Va à la rencontre d’autres personnes, fais des ateliers nature, du sport en équipe, des séances de yoga en groupe ou tout ce qui te ressemble qui te feras rencontrer des gens. Progressivement, tu verras, cela deviendra naturel, tu n’y penseras plus mais pour l’instant. N’oublie jamais : sois comme un radar qui détecte toujours ton attitude pour garder la tête haute, les épaules basses, le torse bombé, le smiley et un regard qui ne fuit pas ! Prendre confiance en soi, c’est un entraînement.

Exercice 2 : aller encore plus loin

Pour que tu t’assoies enfin sur ton nouveau TOI, ta version la plus épanouie et respectable de toi-même, tu vas devoir aller vers des situations de plus en plus complexes. Mais comme au fur et à mesure, tout devient plus facile pour toi, tu verras qu’en fait ça se passe bien. Ne laisse jamais place à l’appréhension avant d’affronter des démons : si tu sens qu’elle monte, parle-toi intérieurement avec force “je ne laisse aucune émotion négative s’installer, je laisse le bonheur et la tranquillité envahir mon esprit et mon corps”. Ainsi, il ne reste plus de place pour le stress, la peur, la boule au ventre, etc. Tu devras faire cet exercice le plus souvent possible, jusqu’à ce que cela fasse partie de ta vie tout simplement. On n’aime pas aller aux toilettes. Mais on le fait sinon c’est encore pire. Donc va régulièrement sur le tatamis, affronter ces démons qui petit à petit, vont devenir comme un jeu pour toi, un défi : tu seras capable de te faire respecter même dans les situations qui étaient cauchemardesques pour toi et tu en sortiras super heureux. Je le vis tous les jours ! Une de mes grosses difficultés était le téléphone. Je n’aime toujours pas ça mais maintenant je décroche même les numéros que je ne connais pas et je m’éclate à m’imposer avec bienveillance, même face au pire des coups de fil.
Cette fois, tu vas donc aller voir quelqu’un avec qui tu ne te sens vraiment pas bien. Quelqu’un qui te fait peur, quelqu’un avec qui tu as des comptes à régler, quelqu’un qui t’impose toujours des trucs injustes : ton boss, ton voisin, ton médecin, ton ex… Reste toujours dans le bienveillance surtout !
Par exemple, si ton supérieur t’humilie régulièrement en te disant que “comme d’habitude, tu ne respectes pas le protocole, tu es un incompétent” alors que tu sais que c’est faux, alors hausse le ton sans trop en faire mais de manière bien perceptible : tu as le droit de faire preuve d’autorité sur un humain qui t’humilie gratuitement. Tu as même le droit finalement, d’être très en colère mais ce n’est pas le but. Le but est que tu te fasses respecter ni plus ni moins, et pour ça l’autre doit sentir que tu ne vas pas te laisser faire. Hausses légèrement le ton, regarde-le dans les yeux et dis-lui ce genre de phrases : c’est ton point de vue, mais de mon point de vue, je vois que toutes les cases sont cochées, j’ai fait mon travail correctement et il est temps d’arrêter de me dire le contraire. Je suis quelqu’un de respectable, au moins autant que vous”. Après tout, c’est vrai non ? Alors chez quelqu’un qui te harcèle, il faut y aller avec fermeté, comme une maîtresse d’école qui dois gérer des enfants difficiles. D’ailleurs, c’est ton rôle dans la société sans doute : empêcher les autres de dépasser les bornes. A ton niveau hein ! Un jour, tu sauveras la planète, pour l’instant sauves-toi toi-même !
Considère-toi désormais comme une maîtresse d’école bienveillante lorsqu’il le faut. Mais si tu progresses bien dans ta foi en toi et donc si tu t’imprègnes bien des affirmations positives, de te nouvelle posture (je me tiens droit, détendu et je regarde dans les yeux avec bienveillance), tu verras que ces gens là ne vont plus te chercher d’ennuis ou beaucoup moins. Bravo à toi, et continue !

Lucie est certifiée en hypnose SAJECE et membre du Syndicat des Métiers de l'Hypnose

Merci beaucoup pour vos témoignages, ils sont précieux.

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